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3 décembre 2024 2 03 /12 /décembre /2024 20:34

Il y eut un pas décidé, la porte s'ouvrit brusquement et Nigel parut, dégoulinant de pluie, les joues rougies par le vent, les yeux brillants de tendresse et d'amour. Mary, qui voyait les flammes des torches se mettre à danser, sentit quelque chose qui l'étreignait à la gorge. Mais son esprit se souleva et se renforça en songeant que d'autres pourraient voir ce Saint des Saints de son âme. Il y a chez la femme un héroïsme que ne peut égaler le courage d'aucun homme. Ses yeux seuls transmirent à Nigel ce qu'elle pensait lorsqu'elle lui tendit la main.

A Conan Doyle « Sir Nigel »

 

La vie est un petit peu suspendue entre les souvenirs et l'oubli. (Jorge Luis Borges)

 

Sur scène, s'épuiser totalement au point de ne plus exister...

 

J'aurai pu lui dire : je n'ai pas assez dormi avec toi.

 

L'adolescence est un vide – Parfois on tombe dedans. (Mazarine M. Pingeot)

 

J'ai tendance à moins découper l'action pour laisser les comédiens jouer ensemble dans le même plan et dans la continuité. Cela a pour moi une vertu : jouer avec le spectateur.

La mise en scène, c'est quand on montre et ce qu'on montre pas, se tenir près ou loin des choses, sonder la distance entre un visage et sa parole. L'enjeu, c'est de créer assez de hors-champs pour que le spectateur puisse se faire son propre film. Que le film existe d'abord par ce qu'on ne voit pas : le hors-champ, l'ellipse, le non-dit, la musique des voix qui prévaut sur l'image.

Emmanuel Mouret « Entrevue dans Le Monde du mercredi 6 novembre 2024 pour la sortie de son film «  Trois amies » – propos recueillis par Mathieu Macheret »

 

  • Est-ce que Dieu existe ?

  • Oui, bien sûr mais pas encore ! (Georges Steiner)

 

Le fait même de se rebeller définit l'homme et l'on est au cours de sa vie plus ou moins homme selon qu'on se résigne à sa condition humaine ou qu'on se rebelle.

Etre un homme, c'est aussi faire de la résistance contre la vieillesse, la maladie, le sida, contre le fait de devenir aveugle. C'est ne pas s'habituer aux horreurs de la Bosnie, de Hébron, de Beyrouth, du Soudan, d'Angola, d'Algérie.

Madeleine Riffaut (morte le 6 novembre à 100 ans) « Libération du 6 novembre 2024 »

 

Ce mercredi 20 novembre 2024, au journal d'informations de France Culture, un reportage sur la guerre en Ukraine avec le témoignage de cette femme à Kiev qui dit qu'elle met des dessous chics la nuit au cas où une bombe détruise sa maison et que les sauveteurs la trouvent...

 

Les habitations des Aléoutes étaient creusées dans le sol à une profondeur de 1,50 à 2 mètres. Les toits en os de baleine ou en bois flotté étaient recouverts de terre si bien que « lorsqu'elles étaient là depuis un certain temps, l'herbe les recouvrait (…) et un village avait l'apparence d'un cimetière européen garni de tombes » (Langsdorff in Lantis 1970). Certaines n'abritaient qu'une seule famille tandis que d'autres étaient des maisons communes occupées par plusieurs familles, longues de 12 à 20 mètres (Laughlin 1980).

Colin F. Taylor et William C. Sturtevant « Les indiens d'Amérique du Nord »

 

Et pour finir ce mois, travaillons ensemble l'expression de mon ami Samuel T. Coleridge :

« La suspension volontaire de l'incrédulité »

Jean Lenturlu

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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 16:53

Voyez-vous, par certains côtés, les gens qui n'existent pas sont bien plus gentils que les gens qui existent.

Lewis Caroll « Lettre à Sydney Bowles » (22 mai 1891)

 

Dans le Monde du mercredi 28 août 2024, article de Mara Goyet sur l'écrivain Roger Caillois  : «  (…) A cet égard, les ouvrages de Roger Caillois correspondent parfaitement, du moins pour moi, à ce type de livres, à ces retrouvailles, adultes, avec un monde enfantin : le caillou, l'insecte, le jeu, les paires et les contraires. La parenthèse fut évidemment pleine de fêlures et ne se referma jamais totalement. Néanmoins, Caillois suivit le mouvement du fleuve Alphée, ce cours d'eau mythologique qui se jette dans la mer, la traverse puis redevient fleuve sur un autre rivage. L'écrivain naquit dans les ruines, traversa l'immensité marine de l'imprimé, puis revint aux pierres muettes (« archives suprêmes, qui ne portez aucun texte et qui ne donnez rien à lire »). Mais qu'il s'attacha à décrire. En magnifique poète. »

 

Je n'ai pas assez dormi avec toi.

 

J'aurais voulu prendre mon envol dans tes yeux mais je n'ai pas pu décollé.

 

Se sentir vieux, c'est quand le futur est derrière nous.

 

C'était mon idole en tant qu'acteur. Jeune, j'ai fait un court métrage appelé « Le menteur ». Je l'ai écrit et je jouais dedans. J'imitais Jean-Pierre Léaud tout au long du film. Quand je l'ai dirigé, je lui montrais d'abord quoi faire. Mais en fait, je l'imitais. Puis, lui m'imitait de l'imiter. Un tour complet !

Aki Kaurimäski (Pour le film « J'ai engagé un tueur » 1991)

 

5 mars 1953 : mort de Staline.

« Je me souviens que lorsque j'ai quitté la maison pour aller à l'école, ma mère m'a dit : « Ne ris pas ! Souviens-toi qu'aujourd'hui, tu n'as pas du tout le droit de rire ».

Krzysztof Zanussi (Pologne) dans le documentaire « Rideau de fer, l'occupation soviétique » de Tania Rakhmanova (2022) sur Arte

 

Je suis si heureuse, et pénétrée d'une certitude profonde : je ne serai jamais totalement malheureuse. Je ne perdrai pas espoir. Aussi longtemps que je verrai un être humain en dehors de moi-même, je ne m'effondrerai pas.

Emmy Hennings « Prison »

 

Bientôt exposé comme au zoo, dans une cage (qui serait la scène ?) devant un public curieux, j'espère que je parlerai intimement à chaque spectateur au creux de l'oreille et que je m'échapperai de ma condition d'animal sauvage domestiqué...

 

Le second, c'était l'ambassadeur des soviets, Goukosky lui-même, ex-commissaire aux finances. Vous frappiez à sa porte. Il venait en personne vous ouvrir et vous répondait qu'il n'était pas là.

  • Alors, reprenais-je, l'ayant parfaitement reconnu, voulez-vous lui transmettre une prière de ma part ?

  • Si je le vois, répliquait-il avec sincérité.

Albert Londres « Dans la Russie des Soviets » (1920)

 

Et pour finir ce mois, une note de mon ami Albert Camus dans ses carnets (31 mars 1936) :

« Il me semble que j'émerge peu à peu.

L'amitié douce et retenue des femmes. »

 

Jean Lenturlu

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8 octobre 2024 2 08 /10 /octobre /2024 18:19

Les manières de table, chez nos ancêtres d'alors, présentaient un curieux mélange de luxe et de barbarie. La fourchette était encore inconnue et était remplacée par les doigts de courtoisie, le pouce, l'index et le médium de la main gauche. Se servir de n'importe quel autre doigt était faire preuve d'un manque absolu de politesse.

A. Conan Doyle « Sir Nigel »

 

Mal aux yeux de rêver éveillé cette nuit (23 septembre).

 

Dans un poème d'Arséni Tarkovski de 1962 qui s'intitule « Après la guerre » cette phrase :

« J'aurai des soubresauts de supplicié ».

 

J'ai le don de voir, à travers le vêtement, le rayonnement du corps, et c'est de cette façon, je pense, que les saints voient les âmes. C'est un supplice, quand ils sont laids ; quand ils sont beaux, c'est un autre supplice.

Marguerite Yourcenar « Le Temps, ce grand sculpteur » (Sixtine)

 

Entendu ce jeudi 19 septembre 2024 à 11h35 sur France Culture dans une émission de géopolitique un intervenant finir son intervention par : « La quadrature du cercle est bouclée ».

 

Dans les Carnets d'Albert Camus : « Il est à l'aise dans la sincérité. Très rare. » (mai 1935)

 

On peut aussi être, à son insu, le dépositaire de sa propre histoire. Ce secret-là, on pourrait dire que c'est lui qui vous garde.

Anne Dufourmantelle « Défense du secret »

 

Mourir d'amour ou vivre de tendresse, il ne savait pas quoi vivre alors il resté seul.

 

Quand les choses disparaissent, personne s'en aperçoit, pour une raison simple, c'est que quand quelque chose disparaît, ça ne manque pas. La période stalinienne a fait disparaître la littérature russe et les russes ne s'en sont pas aperçu.

Gilles Deleuze « L'abécédaire » (1985)

 

Au kiosque de Billom aujourd'hui, cette sentence d'un copain : « Le vin ça donne soif ».

 

J'ai beaucoup travaillé mais pas souvent.

 

En France, d'après Antoine Foucher qui vient d'écrire « Sortir du travail qui ne paie plus », nous taxons le travail huit fois plus que l'héritage, trois fois plus que les retraites et une fois et demie plus que les dividendes.

 

Le comble de l'ironie pour un (faux) chanteur comme moi :

manquer d'air

 

Et pour finir ce mois, cette maxime de mon ami Helvétius :

« Les hommes sont toujours contre la raison quand la raison est contre eux ».

 

Jean Lenturlu

 

 

 

 

 

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3 septembre 2024 2 03 /09 /septembre /2024 14:28

La connaissance de soi est avant tout une destruction douloureuse à vivre. Elle vous fait vaciller, met votre vie en jeu. C'est dans la mesure où l'on peut vivre cette expérience sans se protéger qu'arrive un jour la nécessité de mourir à soi-même. Une mutation se produit. Elle a quelque chose de radical et d'irréversible. Des énergies nouvelles surgissent.

Charles Juliet (poète-écrivain mort le 26 juillet 2024)

 

Projet d'épitaphe de Flora Tristan :

Elle a parlé à des sourds

 

De nos jours le bon dieu, il a passé de mode mais le cirque macabre tourne aussi fort que jamais. Les prêtres et les poètes font toujours leur boulot de croquemorts, sous la houlette alerte des généraux, des rois, des présidents, des papes, tandis que la science, alias l'honneur de l'esprit humain, toujours aussi sublime et intéressé, fournit les moyens grandioses et impeccables des méga-massacres perfectionnés, électroniques, chimiques, biologiques, atomiques et à neutrons sur des charniers, aujourd'hui et demain. Seul Dieu se tait et quand il parle, c'est à voix si basse que personne ne l'entend.

Alexandre Grothendieck (documentaire « Les grandes traversées » France Culture)

 

Sa femme semblait le regarder avec curiosité. Souvent, il se demandait ce qu'elle pensait exactement, mais impossible de lire quoi que ce fût dans son regard : ses yeux évoquaient les fenêtres ouvertes d'une maison vide.

Agatha Christie « Le train de 16h50 »

 

Mon futur nom d'artiste électro : Juanito Mojito

 

Ce propos de Flavius Josèphe dans « La guerre des juifs » qui résonne tragiquement aujourd'hui à nos oreilles :

« (…) Ainsi l'usage des armes n'a jamais été permis à notre nation, et pour elle, la guerre est suivie dans tous les cas de la défaite. »

 

Dans l'émission spéciale d'Apostrophe de 1977 avec comme invité l'écrivain Albert Cohen (sur le site Madelen de l'INA) ce dialogue (de sourds ?) entre Bernard Pivot et l'écrivain :

 

  • A.B : Je vénère Dieu, notre dieu, mais pourquoi je le vénère ? Parce qu'il est notre élu, ce dieu de bonté, ce dieu des cinq commandements. Nous l'avons créé, c'est pourquoi je l'aime.

  • B.P : Donc, vous y croyez ?

  • A.B : J'y crois comme je vous dis. Je le révère. Il a l'existence que le peuple d'Israël lui a donné. C'est pour moi la projection dans le ciel du tempérament prophétique.

 

Mon style ? Il pleut.

Georges Siménon

 

Définition de la poésie par Jean Tardieu : Quand un mot en rencontre un autre pour la première fois.

 

Et pour finir ce mois de septembre, cette phrase d'amour que je vous offre de mon ami Franz Kafka écrite dans une de ses lettres à Milena : « Et l'éclat de vos yeux supprime la souffrance du monde ».

 

Jean Lenturlu

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4 août 2024 7 04 /08 /août /2024 18:25

Dans ma poitrine, une foule inquiète se lamentait. Les nuits sans sommeil, je pensais à un cortège qui avançait à la lueur de torches. Une procession de damnés qui cherchait à sortir de ma gorge en appelant à l'aide. Ce n'était pas un asthme d'effort mais un asthme d'effroi.

Sorj Chalandon « Profession du père »

 

Tous ces faux écrivains qui ne savent pas la littérature est un sport de combat.

 

Tous les noyaux des atomes qui nous constituent ont été engendrés au centre d'étoiles mortes il y a plusieurs milliards d'années, bien avant la naissance du soleil. Nous sommes en quelque sorte les enfants de ces étoiles.

Hubert Reeves « Poussières d'étoiles »

 

« Suis-je vraiment vrai ? » se demande le faussaire.

 

Il était difficile pour moi d'apprécier la taille de celui qui me regardait désormais fixement car à l'exception de sa tête, tout son corps était plongé dans l'eau trouble.

Le fait d'être de la nourriture pour d'autres ne m'avait en quelque sorte jamais semblé réel, comme ce fut le cas dans mon canoë, au moment où, sous la pluie battante je regardais fixement les magnifiques yeux tachetés d'or du crocodile.

Val Plumwood « Dans l'oeil du crocodile »

 

Sur le mur FB de Judith Wiard, cette citation (prétendument de Voltaire) qui introduit son cours de grammaire : « Clément Marot a ramené deux choses d'Italie : la vérole et l'accord du participe passé... Je pense que c'est le deuxième qui a fait le plus de ravage. »

 

J'aimerais vivre en retard sur mon époque.

 

A mon avis, le rôle d'auteur au cinéma doit être un rôle de non intervention ; c'est le contraire de l'auteur dramatique. Pour moi, l'auteur au cinéma doit être là pour que le pouvoir ne soit pas pris par les autres, mais pas pour qu'il impose sa volonté. Mes interventions dans mes tournages ne sont pas des interventions de direction dans le sens « dictateur ». C'est pour que le film ne prenne pas une autre tournure que celle naturelle. Je suis là pour que le film se fasse tout seul.

Jean Eustache dans « Mardi du cinéma » du 4 juin 1985, l'émission hommage qui lui est consacré intitulée « La rue s'allume » (Les nuits de France Culture, un patrimoine radiophonique)

 

Et pour finir ce mois tacheté de médailles de ketchup sur mon tee-shirt, je vous offre cette pensée de mon ami Charles Peguy :

« Il faut toujours dire ce que l'on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit. »

 

Jean Lenturlu

 

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3 juillet 2024 3 03 /07 /juillet /2024 18:00

L'humanité a connu de nombreuses périodes historiques, le Paléolithique, l'Epipaléolithique, le Mésolithique, le Néolithique et aujourd'hui il est évident que nous sommes entrés dans l'Anxiolithique...

 

La nuit, je m'invente des souvenirs.

 

Derrière la réalité sensible, le matérialisme totalitaire...

 

Nous avons tous dans le passé un jour de bonheur qui nous désenchante de l'avenir.

Aloysius Bertrand (Gaspard de la nuit)

 

J'aurais beaucoup aimé joué dans ce film de Sergio Martino (1972) qui a pour titre « Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé ».

 

J'aime Sophie Germain, cette mathématicienne née en 1776 et morte en 1831.

 

Dans l'article nécrologique de l'artiste Ben (1935-2024) écrit par Emmanuelle Jardonnet dans « Le Monde » du vendredi 7 juin 2024 cet extrait : « Affirmant que tout est art et que tout est possible en art, il s'appropriera ainsi le monde en signant tout ce qu'il trouve : les trous, les boîtes mystères, les coups de pied, Dieu, les poules etc... Il rejoindra le mouvement Fluxus en octobre 1962 et organise un festival à Nice, lors duquel il signe même la mort, déclarant que toute personne décédée pendant la durée de la manifestation sera considérée comme une œuvre d'art. »

 

Yves Saint Laurent disait d'après Monica Bellucci (Paris Match du 6/12 juin 2024) que le plus beau voyage qu'il avait fait, c'était à l'intérieur de lui-même.

 

"Je suis toujours dans le noir, c'est là que je suis bien. Je me suis caché toute ma vie, je fuis, je fuis, je fuis. Je ne sais pas quand je vais m'arrêter. Le diable me guette par derrière. Je ne sais pas quand il va me laisser, il est là, derrière moi."

Abdoulaye Barry (photographe de la nuit, mort le mardi 11 juin à 44 ans à l'hôpital de N'djamena au Tchad, suite à une violente crise de paludisme, selon ses proches) Source Libération du lundi 17 juin 2024

 

J'apercevais pour la première fois les maisons comme les voient du dehors celles qui n'ont pas de foyer. Marguerite Yourcenar « Marie-Madeleine ou le salut » dans le recueil « Feux »

 

Elle : Tu m'allumes plus vite qu'un feu de cristal.

 

Petit poème de Marion Fayolles (Postillons) :

Il me semble

Que tu as oublié

ton sexe en moi.

Je le sens remuer

et j'ai du mal à travailler.

Quand viendras-tu

le récupérer ?

 

Et pour finir ce mois qui risque d'être « chemise brune », dans le passionnant journal de Thomas Mann, cette pensée : « Les faiblesses humaines ont toujours des causes physiques ».

 

Jean Lenturlu

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2 juin 2024 7 02 /06 /juin /2024 17:35

 

  • « Bois ça ! »

  • « Je veux savoir ce que c'est. »

  • « C'est le prix d'entrée. »

Dialogue dans le film « Le Labyrinthe : la terre brûlée »

 

Je rêve d'une fosse étroite et profonde. Nous nous y tenons embrassés, je cache mon visage contre toi, tu caches le tien contre moi et personne n'y voit plus.

Franz Kafka

 

La beauté de la voix n'a pas de visage.

Bartabas dans l'émission « Affaires culturelles » de France Culture

 

En 2021, deux avant sa mort en janvier 2023 dans un accident de voiture plutôt louche, le journaliste indépendant rwandais John Ntwali prophétisait :

« On ne sait pas ce qui va nous arriver, mais on sait qu'un jour, et pas tard, quelque chose va nous surprendre.

 

Vous tous, qui savez qui vous êtes, réfléchissez d'abord à ceci : qui elle était, Albertine ne l'a jamais su. Dans cette salade de noms, qu'elle a portés, aucun n'était le sien sauf le dernier qu'elle a pu remplir d'elle. Pour fournir un état civil à cette enfant abandonnée, dont l'acte de naissance n'offrait, en guise de parents, que deux traits laconiques tout noirs, l'Assistance publique d'Alger l'avait appelée Damien : comme le « régicide » qui, pour un coup de canif donné à Louis XV, fut écartelé.

Plus tard, après une adoption révoquée, qui lui avait fourni durant un temps un autre nom, elle devait, grâce à son mariage, prendre celui de Sarrazin, revenant ainsi à ses origines, car tout laisse à penser qu'elle avait du sang arabe.

Hervé Bazin "Extrait de la préface des romans d'Albertine Sarrazin" édités par Jean-Jacques Pauvert le 14 novembre 1967 morte le 10 juillet 1967 à l'âge de 29 ans

 

Regarde-moi dans tes yeux.

 

Si un jour je suis célébré après ma mort, j'aimerais simplement qu'on donne mon nom à une impasse.

 

La seule fois que j'ai affiché complet dans une salle, ça été le jour de mon mariage (que des entrées gratuites en plus).

 

Il pleut et j'aimerais être son parapluie.

 

Pour finir ce mois, cette maxime de mon ami Chamfort :

La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri.

 

 

Jean Lenturlu

 

 

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3 mai 2024 5 03 /05 /mai /2024 11:16

« Nous ne pouvons pas éteindre l'incendie que nous avons allumé en nous » dit le pompier désespéré.

 

Quand on est acteur, on signe un contrat d'amour avec un metteur en scène, qu'il soit homme ou femme, qu'on forme un couple ou pas, peu importe, il y a cette joie d'élever une partie de soi vers un ailleurs, vers soi-même aussi, mais unis dans un mystère qu'on découvrira plus tard. Ne pas se méprendre : je sais très bien quels abus sont susceptibles de générer ce pacte ; quelles impostures aussi. On développe une intuition de plus en plus fine du seuil à ne pas laisser franchir. J'ai du apprendre à dire non, à reconnaître ce que je devais quitter.

Juliette Binoche « Entretien dans le journal Libération du 27 avril 2024 »

 

L'amour est rarement ponctuel : il arrive souvent trop tard et parfois, hélas, il est en avance.

 

La vie est cruelle : il paraît que j'étais beau et je ne le savais pas ; maintenant, je suis laid et je le sais.

 

On ne peut pas demander à qui que ce soit de nous donner du plaisir, voire de nous conduire jusqu'à l'orgasme alors que nous n'avons jamais pris le temps de comprendre notre sexe. Ce dernier point m'a fait l'effet d'une bombe le jour où j'ai compris que j'avais moi-même attendu toute ma vie un amant digne de ce nom alors qu'il était en moi.

Jüne Plâ « Jouissance Club »

 

Il faut certainement lire « La révolte des nonnes » de Régine Desforges et écouter Rosetta Tharpe.

 

Surtout ne pas tomber dans le désespoir d'aimer (conseil amical).

 

Dieu, l'amour et le Diable, un ménage à trois qui dure depuis des siècles (mon prochain livre).

 

Mon objectif de fin de vie : mourir dans les pages d'un livre.

 

Je suis le dramaturge de ma propre existence.

 

Dédicace de Cléarque :

(traduction Louis Robert) 

Etant enfant

Devient bien élevé

Jeune homme maître de toi-même

Au milieu de ta vie, juste

Vieillard de bon conseil

Ta mort sans chagrin

 

Et pour finir ce mois de mai, cette pensée de Thomas Mann dans son journal à la date du 26 septembre 1918 et que je vous offre :

« L'éducation est une atmosphère, rien de plus. »

 

 

Jean Lenturlu

 

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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 20:12

Lui : Tu penses que tu vas m'aimer un jour ?

Elle : Non, je ne crois pas.

 

Je suis un homme à rien faire.

 

Petit poème vomitif :

Sainte Alcool

Ai pitié de moi

Quand je bois

Ne creuse pas mon trou

Quand je deviens fou.

 

Paul Scarron, le poète burlesque, rédige lui-même son contrat de mariage avec Françoise d'Aubigné (la future madame de Maintenon) : « La future apporte en dot... deux grands yeux forts mutins, un très beau corsage, une paire de belles mains et beaucoup d'esprit. » Par contrat conclu le 4 avril 1652, il lui accorde aussi trois mille livres de préciput.

 

Ils ne savaient plus penser ; ils n'employaient des mots que pour communiquer.

 

Les femmes à Venise ne se réchauffaient jamais près du feu, elles n'avaient droit qu'aux braseros.

On disait que se chauffer auprès du feu était nuisible à l'ombre des femmes.

Victor Chklovski « Le voyage de Marco Polo »

 

Quelle apparence avons-nous devant le désespoir d'exister ?

 

J'aime faire l'amour en dormant.

 

De Douchanbé à Boukhara dimanche 22 septembre

L'avion est à moitié vide. Un vieux paysan couvert de cicatrices et de médailles de la Seconde Guerre mondiale occupe la rangés de sièges à côté de moi et ne me quitte pas de ses yeux curieux. En dessous de nous, l'époustouflante étendue dorée des montagnes du Pamir, avec ses sommets si blancs et ses vallées sableuses. C'est comme regarder au microscope la vieille peau ridée de la terre. Une brume violette flotte au-dessus du paysage.

Tiziano Terzani « Bonne nuit, Monsieur Lénine »

 

Je ne cours pas après les femmes, je marche à côté d'elles.

 

Et pour finir ce mois d'avril, cette pensée de mon ami Philippe Bosser :

« Le désir, ce dieu soluble dans la nécessité.

Il n'y a pas de champ libre. »

 

Jean Lenturlu

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2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 10:11

Dernier appel d'homme libre de l'opposant russe Alexeï Navalny (mort en détention le vendredi 16 février dans la colonie pénitentiaire n° 3 de la localité polaire de Kharp en Sibérie) :

« La personne qui viendrait et remettrait tout en ordre silencieusement n'existe pas ; les autres pensent que cette personne c'est vous. Nul n'est en mesure de résister plus fort que vous. C'est votre devoir de résister, si vous en êtes conscient ; c'est le genre de chose qu'il est impossible de déléguer à quelqu'un d'autre. Il n'y a personne d'autre que vous ; si vous lisez ceci, c'est que vous êtes la résistance.

 

Sur l'étiquette d'un excellent vin naturel « Les 2 fauves » (cuvée l'indomptable), il y a ceci d'écrit : « Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors boit. »

 

Sur le mur FB de mon amie virtuelle Eve Oranda, cette phrase en exergue sous sa photo :

« La douleur est inévitable, la souffrance est facultative ».

 

 

Quand on voyage, on devrait fermer les yeux, dormir.

Blaise Cendrars « La prose du Transsibérien »

 

Il y a des femmes mystérieuses dont la beauté n'apparaît qu'au deuxième regard qu'on leur porte.

 

Ma devise amoureuse : De loin et de moins en moins.

 

Petite blague à raconter entre amis écolos :

Une planète bleue et une planète rouge se rencontrent un jour dans l'univers. La rouge dit à la bleue :

  • Ça va ?

  • Oh pas très fort, je crois que j'ai un peu de fièvre.

  • Tu es malade ?

  • Oui, je crois bien que j'ai attrapé l'humanité.

Et la rouge lui répond :

  • Oh ça ? Je l'ai déjà eu, ne t'inquiète pas : ça s'en va tout seul.

 

Cette définition de l'amour de Jacques Lacan que j'aime bien :

L'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas.

 

La petite S. surprise que les salades poussent dans la terre et qui déclare à l'éducatrice : « C'est comme les morts, on les enterre pour qu'ils poussent jusqu'au ciel. »

 

Mon objectif artistique : fabriquer de l'indéterminé.

 

Conseil décourageant à destination de nos romanciers actuels donné par Herman Melville (dans une lettre à Nathaniel Hawthorne) : « A quoi bon fignoler ce qui, par son essence même, est d'aussi courte vie qu'un livre moderne ? Quand bien même j'écrirais les Evangiles en ce siècle, je finirais dans le ruisseau. »

 

Et pour finir ce mois, cette pensée (à mettre sur ma tombe) de mon ami Guillaume Apollinaire :

« Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores. »

 

 

Jean Lenturlu

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