La connaissance de soi est avant tout une destruction douloureuse à vivre. Elle vous fait vaciller, met votre vie en jeu. C'est dans la mesure où l'on peut vivre cette expérience sans se protéger qu'arrive un jour la nécessité de mourir à soi-même. Une mutation se produit. Elle a quelque chose de radical et d'irréversible. Des énergies nouvelles surgissent.
Charles Juliet (poète-écrivain mort le 26 juillet 2024)
Projet d'épitaphe de Flora Tristan :
Elle a parlé à des sourds
De nos jours le bon dieu, il a passé de mode mais le cirque macabre tourne aussi fort que jamais. Les prêtres et les poètes font toujours leur boulot de croquemorts, sous la houlette alerte des généraux, des rois, des présidents, des papes, tandis que la science, alias l'honneur de l'esprit humain, toujours aussi sublime et intéressé, fournit les moyens grandioses et impeccables des méga-massacres perfectionnés, électroniques, chimiques, biologiques, atomiques et à neutrons sur des charniers, aujourd'hui et demain. Seul Dieu se tait et quand il parle, c'est à voix si basse que personne ne l'entend.
Alexandre Grothendieck (documentaire « Les grandes traversées » France Culture)
Sa femme semblait le regarder avec curiosité. Souvent, il se demandait ce qu'elle pensait exactement, mais impossible de lire quoi que ce fût dans son regard : ses yeux évoquaient les fenêtres ouvertes d'une maison vide.
Agatha Christie « Le train de 16h50 »
Mon futur nom d'artiste électro : Juanito Mojito
Ce propos de Flavius Josèphe dans « La guerre des juifs » qui résonne tragiquement aujourd'hui à nos oreilles :
« (…) Ainsi l'usage des armes n'a jamais été permis à notre nation, et pour elle, la guerre est suivie dans tous les cas de la défaite. »
Dans l'émission spéciale d'Apostrophe de 1977 avec comme invité l'écrivain Albert Cohen (sur le site Madelen de l'INA) ce dialogue (de sourds ?) entre Bernard Pivot et l'écrivain :
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A.B : Je vénère Dieu, notre dieu, mais pourquoi je le vénère ? Parce qu'il est notre élu, ce dieu de bonté, ce dieu des cinq commandements. Nous l'avons créé, c'est pourquoi je l'aime.
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B.P : Donc, vous y croyez ?
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A.B : J'y crois comme je vous dis. Je le révère. Il a l'existence que le peuple d'Israël lui a donné. C'est pour moi la projection dans le ciel du tempérament prophétique.
Mon style ? Il pleut.
Georges Siménon
Définition de la poésie par Jean Tardieu : Quand un mot en rencontre un autre pour la première fois.
Et pour finir ce mois de septembre, cette phrase d'amour que je vous offre de mon ami Franz Kafka écrite dans une de ses lettres à Milena : « Et l'éclat de vos yeux supprime la souffrance du monde ».
Jean Lenturlu