Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 11:23

Dans le monde capitaliste et numérique, il y a une curiosité prédatrice de la vie des gens. L'expression de la vérité est captée et utilisée comme une marchandise.

Marion Siéfert mettrice en scène de la pièce de théâtre « Daddy » (Libération du lundi 15 mai 2023)

 

A la librairie des Volcans ce samedi 20 mai 2023, ce vieux monsieur qui me dit : « Vivement une bonne dictature, on pourra enfin se révolter. »

 

Le premier acte de la Révolution, en 1788, fut donc marqué par le triomphe de l'aristocratie qui, profitant de la crise gouvernementale, crut tenir sa revanche et ressaisir l'autorité politique dont la dynastie capétienne l'avait dépouillée. Mais, ayant paralysé le pouvoir royal qui servait de bouclier à sa prééminence sociale, elle a ouvert la voie à la révolution bourgeoise, puis à la révolution populaire des villes, enfin à la révolution paysanne – et elle s'est retrouvée ensevelie sous les décombres de l'Ancien Régime.

Georges Lefebvre « Quatre-vingt-neuf »

 

Dans l'obscurité de ma vie, j'aperçois quelques lueurs.

 

Cette femme commerçante qui demande à une autre femme commerçante : « Votre mari est ouvert ? »

 

Les temps modernes sont nés avec une idée optimiste selon laquelle l'homme (grâce à la science et à la technique) deviendrait maître de la nature et de la planète. Après deux siècles de révolution technique, le sort de la planète a complètement échappé à l'homme, qui n'est même plus maître de sa propre survie.

Milan Kundera

 

Je préférerais aller en enfer car c'est dans ce lieu que sont les morts intéressants.

 

L'avenir du film est entre les mains du poète et de sa caméra. Cachés sont les disciples de la foi en un cinéma pur, même en cet âge invraisemblable. Ils font secrètement leurs  modestes « feux d'artifice », les montrant de temps en temps ; ils passent inaperçus dans l'éclat des « cascades d'argent » du cinéma commercial. Peut-être une de ces étincelles libérera-t-elle le cinéma.
Kenneth Anger (cinéaste mort le 11 mai 2023) article « Modestie et art du film » (1951)

 

Boire était facile,

aimer devait s'apprendre.

Simon Johannin

(extrait poème du recueil

" Nous sommes maintenant nos êtres chers ")

 

Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans le clair-obscur surgissent les monstres.

Antonio Gramsci

 

Et pour finir cette question-réponse que nous provoque la lecture de l'oeuvre de mon ami George Orwell trouvée dans l'émission « Une vie-une oeuvre » sur France Culture consacrée à l'auteur de « 1984 » :

Qu'est-ce qui nous préserve, nous garantit contre le totalitarisme ? Rien, sinon nous-même.

Jean Lenturlu

Partager cet article
Repost0
8 mai 2023 1 08 /05 /mai /2023 14:11

Conseil amical de mon amie Sarah Bernhardt :

Il faut haïr très peu car c'est très fatiguant, il faut mépriser, pardonné souvent et ne jamais oublier.

 

« Parmi la jeune verdure

Dégustons le vin ardent

L'herbe poussera longtemps

Sur tes cendres et sur les miennes. »

Omar Khayyâm

 

Toute femme, tout homme mérite d'être compris. Etre avocat, c'est passer de l'abstraction de cette évidence à la réalité, souvent dérangeante mais toujours passionnante, de la vérité des êtres.
Hervé Témine (1957-2023) « Secret défense »

 

La démocratie n'est pas simplement un récipient vide qui attendrait d'être rempli par une variété de points de vue. Elle est constituée d'un noyau de croyances morales qui lui sont propres et qui doivent être défendues contre ses nombreux ennemis – religieux ou laïques.

Eva Illouz « La crise israélienne est un avertissement pour la France et le monde » Tribune dans « Le Monde » du vendredi 14 avril 2023.

 

L'art d'écrire et le génie de ne rien faire.

 

« Je suis un révolté naturel » (Jean Gabin)

 

Si j'avais su qu'il était aussi agréable de vieillir, j'aurais commencé plus tôt.

Jean Chalon (jeudi 21 avril 2005) « Journal d'un rêveur professionnel »

 

L'aphorisme est pour moi une petite météorite existentielle.

 

Tôt dans sa vie, on repère en soi un noyau de rage, et si on a de la chance, on commence à fabriquer tout autour une callosité, une couche épaisse d'humanité qui l'isole et le tient à distance, parce qu'il est trop dangereux pour qu'on prenne le risque que la fureur s'échappe.
Craig Johnson « Le cœur de l'hiver »

 

J'ai une belle relation téléphonique avec elle.

 

Je suis composé d'eau. Personne ne peut s'en apercevoir, parce qu'elle est contenue à l'intérieur. Mes amis sont composés d'eau aussi. Tout autant qu'ils sont. Notre problème, c'est que nous devons non seulement circuler sans être absorbés par le sol, mais également gagner notre vie.

Philip K. Dick « Confessions d'un barjo »

 

Et pour finir ce mois de mai où tu fais ce qu'il te plaît, cette pensée de mon ami Louis Scutenaire qui va te faire méditer un peu : L'air n'est pas libre.

 

Jean Lenturlu

 

 

Partager cet article
Repost0
3 avril 2023 1 03 /04 /avril /2023 17:48

En mai 1869, Jules Vallès est candidat aux élections législatives. Son programme :

« J'ai toujours été l'avocat des pauvres, je deviens le candidat du travail, je serai le député de la misère ! La misère ! Tant qu'il y aura un soldat, un bourreau, un prêtre, un gabelou, un rat-de-cave, un sergent de ville cru sur serment, un fonctionnaire irresponsable, un magistrat inamovible ; tant qu'il y aura tout cela à payer, peuple, tu seras misérable ! » (source Wikipédia : Jules Vallès)

 

Et dans le très vigoureux et cruel livre « L'enfant », Jules Vallès écrit : « J'ai remarqué, depuis, que beaucoup de paysans ont de ces figures-là, rusées, vieillottes, pointues ; ils ont du sang de théâtre ou de cour qui s'est égaré un soir de fête ou de comédie dans la grange ou l'auberge, ils sentent le cabotin, le ci-devant, le vieux noble, à travers les odeurs de l'étable à cochons et du fumier : ratatinés par leur origine, ils restent gringalets sous les grands soleils. »

 

Dans certaines librairies, je suis déjà un écrivain mort.

 

Dans son « journal secret noir » et plutôt pathétique, l'anarchiste de droite Léo Malet (qui lit « Minute ») écrit ces deux phrases en épitaphe de sa vie déjà défunte avec sa femme partie avant lui : « Je m'habillerai en même temps que je te couvrirai de marbre. Ainsi, nous deux, nous pourrons affronter l'hiver. »

 

    - Qu'est-ce que tu veux foutre à Point Barrow ?

   - C'est le bout. Après y'a plus rien. Seulement la mer polaire et la banquise. Le soleil de minuit aussi. Je voudrais bien y aller. M'assoir au bout, tout en haut du monde. J'imagine toujours que je laisserai pendre les jambes dans le vide... Je mangerai une glace ou du pop-corn. Je fumerai une cigarette. Je regarderai. Je saurai bien que je ne peux pas aller plus loin parce que la Terre est finie.

    - Et après ?

    - Après je sauterai. Ou peut-être que je redescendrai pêcher.

Catherine Poulain « Le grand marin »

 

Le nouveau livre va naître demain (le mardi 4 avril dans la journée) et toutes ses bonnes fées seront présentes à l'imprimerie... Il sera certainement beau comme un jour qui se lève sur l'apocalypse.

 

Un lecteur devrait toujours connaître l'âge qu'avait l'auteur lorsqu'il a écrit le livre qu'il est en train de lire. Il serait peut-être plus indulgent. Les curiosités, les enjeux et les obstacles ne sont pas les mêmes à 25 ans et à 75 ans, c'est une évidence : aucun livre n'a été écrit à l'abri des contraintes matérielles, des chagrins d'amour ou des ennuis de santé du moment. Mais quel lecteur les connaît ? Et qui s'en préoccupe ?

Michel Pastoureau « Dernière visite chez le Roi Arthur »

 

Et pour finir ce mois de farce sociale, parlons d'amour avec cette pensée de mon amie Sarah Bernhardt : L'amour, c'est un coup d'œil, un coup de rein, et un coup d'éponge.

 

Jean Lenturlu

Partager cet article
Repost0
4 mars 2023 6 04 /03 /mars /2023 16:55

Je suis sûr qu'il n'y a qu'une chose que l'on ait raison de penser ou de dire en art : c'est mon prochain travail qui sera le meilleur.

René Allio « Carnets » (tome 4)

 

Cet extrait de poème d'Anna Akhmatova, allégorie rapide et injuste de l'amour :

« Vivent les roses, les scènes de ménage et les tasses ébréchées. »

 

Bientôt un nouveau livre : il est déjà loin de moi.

 

Chaque jour j'attache moins de prix à l'intelligence, chaque jour je me rends mieux compte que ce n'est qu'en dehors d'elle que l'écrivain peut ressaisir quelque chose de nos impressions, c'est-à-dire atteindre quelque chose de lui-même et la seule matière de l'art.

Marcel Proust « Contre Sainte-Beuve » (Préface)

 

Encore Anna Akhmatova : « Je n'ai que faire des odes, de leurs armées, du charme capricieux des élégies. Pour moi, tout dans les vers doit mal tomber, rien ne doit être comme il faut. »

 

Dans notre société capitaliste, il n'existe que deux sortes d'êtres humains : les nantis et les anéantis.

 

« Les bijoux doivent être sauvages. » a dit le peintre Amédo Modigliani.

 

Avant de mourir le 31 mai 2005 d'un cancer, Grisélidis Réal écrit ses dernières lettres à Jean-Luc Hennig, éditées plus tard par les éditions Verticales sous le titre « Les Sphynx ». Grande leçon de courage, d'impertinence et de poésie sauvage que je vous invite à découvrir...

Trois petits extraits :

« Je dois préparer la fameuse « lecture » à laquelle je suis conviée, il faut que ça soit flambant, percutant, scandaleusement insolite et barbare. Enfin, il ne faut rien ménager. Ni moi, ni les autres. » (lettre à Jean-Luc Hennig le 19 octobre 2004)

« Vous allez peut-être rester un peu surpris de ce que je vous écris ! Je suis surprise moi-même... On se découvre tous les jours, ici face à la Mort, sous d'autres visages et aspects de soi-même, c'est passionnant. »

(lettre à Jean-Luc Hennig le 8 mai 2005)

« Les trois dimensions sont : le corps, l'esprit et le rêve. »

(lettre à Jean-Luc Hennig le 17 mai 2005)

 

Je suis un chanteur municipal.

(à mettre d'urgence sur ma carte de visite avec mon numéro de téléphone)

 

J'aimerais écrire comme Stendhal à une femme indifférente que j'aime éperdument :

« Je vous défie de m'oublier »

 

Et pour finir ce mois, cette déclaration de mon ami Groucho Marx que je partage :

« Je ne ferai jamais partie d'un club qui m'accepterait comme membre. »

 

Jean Lenturlu

 

Partager cet article
Repost0
5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 16:05

Ce qui caractérise une intelligence humaine de premier ordre, c'est son aptitude à garder simultanément à l'esprit deux idées contradictoires.

Francis Scott Fitzgerald

 

Il est fascinant de constater combien nos spéculations sur la destruction de l'humanité se trouvent métamorphosées quand le spécimen le plus familier à être détruit est soi-même.

James Meek « Vers Calais, en Temps ordinaire »

 

Ma nouvelle égérie littéraire : Alexa Bliss.

 

Exergue à dire sur ma tombe quand vous viendrez me voir (extrait d'un poème d'Emily Dickinson rencontré via Kathy Rondet) :

« Que votre cerveau bouillonne de froid ».

 

En hommage à tous les gens qui luttent pour leur liberté, cette phrase de Vaclav Havel reprise par l'opposante Hongkongaise Chow Hang-Tung, plusieurs fois emprisonnée par les affidés du régime chinois:

« L'espoir n'est pas la conviction que la situation va s'arranger, mais la certitude que ce que l'on fait a du sens, quelle que soit l'issue de la situation. »

 

La littérature n'est ni un ornement, ni un alibi. C'est une forme d'action sur la production de textes comme elle l'est sur les personnes. C'est une force de contradiction, de déplacement et de jeu.

Frédéric Boyer (Introduction « Les livres de la Bible ») dans « La Bible – nouvelle traduction »

 

Quoiqu'il arrive, je serai toujours du côté des femmes.

 

La liberté est un fantôme. Cela je l'ai pensé sérieusement et je le crois toujours. C'est un fantôme de brume. L'homme le poursuit, croit l'attraper, et il ne lui reste qu'un peu de brouillard dans les mains.

Luis Buñuel

 

Maintenant, nous allons devoir dire « Je ne suis pas né de la dernière sécheresse ».

 

Dans le journal de Jacques Brenner, le 28 décembre 1942 : « Le malheur est que je crois à la sincérité des gens ivres. »

 

Et pour finir ce mois de carnaval funèbre qui, il y a déjà un an, a vu une dictature boursouflée et ivre de vodka attaquer un petit pays fragile qui croyait en la démocratie et aux valeurs des droits de l'homme, ce précepte zen glané dans le tome 4 des « Carnets » de mon ami le cinéaste René Allio :

« Quand tu arrives au sommet de la montagne,

continue à grimper. »

 

Jean Lenturlu

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2023 3 04 /01 /janvier /2023 14:27

En songeant après coup à l'espèce d'agonie où j'étais entré sous les reflets de la vieille bouée, je me suis rendu compte combien la mort est une chose simple, je devrais même dire inexistante. La lutte que nous semblons lui opposer volontairement n'est qu'une série de réflexes inconscients, auxquels notre « moi » pensant cesse très rapidement de prendre part. La fiction de l'âme quittant le corps traduit très bien cet état d'anesthésie psychique qui doit exister dans toute agonie et grâce à laquelle la mort n'est pas plus effrayante que le sommeil.

Henry de Montfreid « Les secrets de la mer rouge »

 

Conseil amical de Javier Marias :

Il ne faut jamais faire confiance à ceux qui s'excitent pour d'autres raisons que le sexe.

 

Le monde comme une eau vous traverse, et pour un temps vous prête ses couleurs puis se retire et vous place devant le vide que l'on porte en soi.

Nicolas Bouvier

 

Dans l'extraordinaire « Lettre à deux sœurs de La Haye », décrivant le camp de concentration de Westerbork, Etty Hillesum écrit : « On s'aperçoit aujourd'hui qu'il ne suffit pas, dans la vie, d'être un politicien habile ou un artiste de talent. Lorsqu'on touche au fond de la détresse, la vie exige bien d'autres qualités. Oui, c'est vrai, nous sommes jugés à l'aune de nos ultimes valeurs humaines. »

 

Vendre ses livres comme des petits pains à Noël.

 

Jadis, l'exaltante friction entre l'accumulation textuelle de la sagesse immémoriale et les vivaces investigations d'une génération nouvelle, c'était dans les monastères comme celui-ci qu'on la trouvait. Cette vigueur a désormais migré vers les universités.
James Meek « Vers Calais, en temps ordinaire »

 

« La folie suprême, n'est-elle pas de voir la vie telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait être ? »

Miguel de Cervantès « Don Quichotte » cité par Jacques Brel dans un documentaire sur la comédie musicale « L 'homme de la Mancha » qu'il adapte en version française en octobre 1968 à Bruxelles.

 

Ne pas vouloir l'aimer et ne pas y arriver.

 

Et pour finir ce mois de janvier, cette ultime constatation de mon ami Jean Andersson (Ricochets) :

« Il n'est pas encore né celui que j'aurais voulu être. »

 

 

Jean Lenturlu

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 15:20

Cet après-midi, regardé des estampes japonaises avec Glassner. Frappée d'une évidence soudaine : c'est ainsi que je veux écrire. Avec autant d'espace autour de peu de mots. Je hais l'excès de mots. Je voudrais n'écrire que des mots insérés organiquement dans un grand silence, et non des mots qui ne sont là que pour dominer et déchirer ce silence. En réalité, les mots doivent accentuer le silence.

Etty Hillesum « La vie bouleversée »

 

L'inconscient a toujours bonne conscience de ce qu'il n'est pas.

 

Ce mercredi 9 novembre 2022, rue Saint Dominique à Clermont-Ferrand, passé devant une boutique de tatouages qui s'appelle : « La main occulte ».

 

Dans le beau film (et troublant) d'Antoine d'Agata qui s'appelle « AKA ANA », cette parole prononcée par une jeune femme prostituée : « Le trou rouge, c'est peut-être toi ».

 

Comment ? Vous ne le savez pas ? Vous n'avez pas appris que, d'après les observations de Colomb sur l'étoile polaire au méridien des îles Açores, il avait prouvé que la Terre n'était pas ronde, comme on l'avait supposé, mais qu'elle avait l'aspect d'une poire surmontée d'une excroissance, tel un sein de femme ? Justement sur cette excroissance se trouve une montagne dont la cime s'appuie dans la sphère lunaire, et là est le Paradis.

Dimitri Merejkovski « Le roman de Léonard de Vinci »

 

« La complication, elle est simple » dit-elle sans détours...

 

Au salon du livre de Pérignat-les-Sarlièves, ce dimanche 20 novembre 2022, j'ai en face de moi un stand qui annonce « une éveilleuse de conscience » qui propose une peinture intuitive et une écriture inspirée.

 

Dans une déclaration de 2001, le cinéaste Jean-Marie Straub (qui vient de mourir le 20 novembre) explique ceci : « Un film politique est un film qui doit rappeler aux gens qu'on ne vit pas dans « le meilleur des mondes possibles », loin de là, et que le moment présent, qu'on nous vole au nom du progrès, ce moment présent qui passe, est irremplaçable. Qu'on est en train de saccager tous les sentiments comme on saccage la planète et que le prix qu'on demande aux gens, pour le progrès ou le bien-être, est beaucoup trop élevé, qu'il est sans justification.

 

Je suis plus loin de mes sous que près.

 

Dans une maison délabrée, peuplée au rez-de-chaussée de moutons et chèvres, un fil de fer mal tendu arrive on ne sait d'où par un trou dans le mur. C'est la ligne télégraphique. Il ne semble pas possible que des messages sérieux puissent officiellement passer dans un appareil si peu respectable.

Henry de Monfreid « Les secrets de la mer rouge »

 

Ce matin du mardi 29 novembre 2022, à 6 heures, un enfant rêve et crie : « Je ne dors pas ! »

 

Et pour finir ce mois des boules de Noël et de l'escroquerie rouge, cette sentence de Franklin Delano Roosevelt prononcée lors de son discours d'investiture en 1933 :

« La seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même. »

 

 

Jean Lenturlu

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2022 3 02 /11 /novembre /2022 16:35

La soumission aux lois économiques est l'habillage psychologiquement supportable de la soumission des hommes à d'autres hommes. Et ce que la référence usuelle aux lois de l'économie insinue dans la culture moderne est l'effacement progressif du citoyen devant l'expert.

Jacques Généreux « Les vraies lois de l'économie »

 

Pourquoi faire aujourd'hui ce qu'on peut faire après-demain ?

 

Je n'ai rien lu d'aussi obscène que : « Propriété privée, défense d'entrer. »

 

D'Alberto Guillén : La mort n'est pas la dernière fin ; il nous reste encore à mourir chez les autres.

 

Dans une lettre datée du 17 octobre 1759, Denis Diderot écrit à Sophie Volland :

« Ce qui vit a toujours vécu, et vivra sans fin. La seule différence que je connaisse entre la mort et la vie, c'est qu'à présent vous vivez en masse et que dissous, épars en molécules, dans vingt ans d'ici vous vivrez en détail. »

 

« Peut-être la vraie, l'authentique émancipation féminine n'a-t-elle pas encore commencé. Nous ne sommes pas tout à fait encore des êtres humains, nous sommes des femelles. Encore ligotées et entravées par des traditions séculaires. Encore à naître à l'humanité véritable : il y a là une tâche exaltante pour la femme. »

Etty Hillesum « Une vie bouleversée » (Journal 1941-1943)

 

J'ai une immense nostalgie de ce que je ne suis pas devenu.

 

Conseil amical :

Surtout ne pas dire à la femme ou à l'homme que nous aimons :

« Je me suis dangereusement accoutumé à votre présence. »

 

Comme les poissons qui n'ont pas conscience de vivre dans l'eau, nous sommes totalement immergé dans l'espace temps...

 

Dans le journal « Libération » de ce mercredi 2 novembre 2022 : (…) La survie de la démocratie suppose un minimum de consensus sur la vérité des faits. Ce minimum là est battu en brèche dans les deux plus grandes démocraties du continent américain. Il l'est en Europe. Il commence à l'être en France. Nous aurions tort de nous croire plus forts ou plus malins que les autres.

 

Et pour finir ce mois dont le premier jour est dédié aux saints et le deuxième aux morts, cette épitaphe de mon ami Alexis Piron (1689-1773) :

Ci-gît Piron,

Qui ne fut rien

Pas même

Académicien.

 

Jean Lenturlu

 

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 19:52

Dans la série radiophonique «  Le roman du cinéma » de Claude-Jean Philippe datant de 1985 et rediffusée dans « Les nuits de France Culture », ce credo du cinéaste Abel Gance :

« Il faut sauter à pied joint dans les cercles de feu de nos possibilités et ne pas s'arrêter aux mouvements de stupeur des témoins. »

 

La seule chose que toute l'humanité a en commun dans ce domaine, c'est de raconter des histoires différentes en les tenant localement pour vraies. Aussi si je n'entends jamais qu'une de ces histoires, je ne m'aperçois de rien, mais au contact de plusieurs, le problème commence. Peu de possibilités s'ouvrent à moi : soit une seule d'entre elles est vraie et toutes les autres sont fausses, soit elles sont toutes fausses, mais elles ne peuvent pas être toutes vraies à la fois. Cette difficulté explique l'état actuel du monde. Des gens se massacrent en pensant qu'une de ces histoires est la seule vraie et que toutes les autres sont fausses. Sur l'ensemble de la terre, des intégristes de tout poil, des suprémacistes blancs, des islamistes, des survivalistes... se racontent une histoire qui justifie le monde et lui donne un sens. (...) Il me semblerait important de parler de ce genre de choses sous cette optique à l'école. Car comprendre que ces histoires ne sont vraies que pour ceux qui y croient est essentiel.

Jean-Louis Le Quellec « Histoire des mythes fondateurs »

Le Monde Hors Série (ouvrage collectif)

 

Elle avait une haleine en flammes, très pratique pour allumer notre feu de camp, dans la forêt.

 

A mettre sur ma tombe : « J'ai oublié de vivre ».

 

Jules Dépaquit, dessinateur au Canard Enchaîné dans les années 1920, fuyait ses créanciers. On raconte qu'un jour son tailleur aillant l'audace de lui réclamer une vieille facture, il lui avait adressé cette lettre : « Monsieur, votre insistance est inadmissible. J'ai donc décidé de vous infliger une sanction. J'ai coutume, tous les débuts de mois, de mettre les noms de mes créanciers dans un chapeau et d'en tirer un au sort. C'est celui-là que je règle. Etant donné votre attitude, j'ai le regret de vous informer que vous ne participerez pas au prochain tirage. »

Laurent Martin « Le Canard Enchaîné  histoire d'un journal satirique (1915-2005) »

 

Ecrire un livre qui aurait pour titre : « Je me demande bien ce qui a pu me fatiguer à ce point ».

 

Dans le journal Libération de ce lundi 26 septembre 2022, Blandine Grosjean écrit une chronique autobiographique intitulée « J'ai mis fin à quelques histoires d'amour et je suis en vie » et j'en tire cet extrait : « La gifle humilie, marque le territoire. Un territoire à la vie, à la mort. La gifle n'est pas un geste de bagarre, c'est un geste de propriétaire (…) La gifle, c'est souvent le premier geste de violence d'un homme sur sa compagne et ça dit : Tu n'as pas droit de me quitter. »

 

Souvent, j'aimerais dire à mes interlocuteurs : « C'est vachement inintéressant ce que tu dis » mais je me retiens.

 

Cette femme qui appelle son mari « papa » me trouble.

 

Et pour finir ce mois d'octobre qui voit ma saison préférée, l'automne, prendre ses aises, je vous offre une question de mon vieil ami Georges Perros, mi-figue, mi-raisin :

« Est-ce que ça vaut le coup de mourir ? »

 

Jean Lenturlu

Partager cet article
Repost0
28 août 2022 7 28 /08 /août /2022 12:13

Message personnel ( via le sonnet 139 de William S.) :

« Non point d'excuses mais je suis presque mort,

achève-moi par tes regards,

ne me fais plus souffrir. »

 

Au terme de trente-six heures complètement folles de démissions ministérielles dans le gouvernement de Boris Johnson, décrites par le leader des travaillistes comme « la première fois que des navires quittent le rat », se termine peut-être toute une époque, représentée par une masculinité toxique, une démagogie à toute épreuve, une communication basée sur le mensonge et une politique irresponsable, qui a fait dégringoler l'économie britannique, sa monnaie et son service public.

Article non signé dans « Libération » du 8 juillet 2022

 

La nostalgie, ce parfum d'éros fané...

 

Je suis raide comme un piquet et souple comme un arbre sec.

 

La charte du Manden est une transcription d'un contenu oral, lequel remonterait au règne du premier souverain de l'empire du Mali Soundiata Keïta qui vécut de 1190 à 1255. Elle aurait été solennellement proclamée le jour de l'intronisation de Soundiata Keïta comme empereur au Mali à la fin de l'année 1236. Ce texte est considéré par les mandenkas (peuples qui ont en commun la langue mandingue) comme l'une des plus anciennes références concernant les droits fondamentaux. On trouverait dans cette charte les notions de respect de la vie humaine, de droit à la vie, les principes d'égalité et de non-discrimination de liberté individuelle, de justice, d'équité et de solidarité. En contestant l'esclavage, elle identifierait la violence des situations comme précédant la violence de la guerre.

Source Wikipédia (article Charte du Manden)

 

Filiberta était très dévote. On colportait qu'elle permettait tout à son amant, sauf le baiser sur les lèvres ; car elle supposait que la chasteté n'était pas compromise, tant que la bouche qui avait juré devant l'autel la fidélité conjugale restait pure.

Dimitri Merejkovski  (Le roman de Léonard de Vinci)

 

Vu cette petite annonce dans le journal :

Cherche femme-esclave (féministe bienvenue).

 

L'épitaphe de Louis-Auguste Blanqui (trouvée dans « Souquenilles » de Louis Scutenaire) :

Contre une classe sans entrailles

Luttant pour un peuple sans pain

Il eut, vivant, quatre murailles

Mort, quatre planches de sapin

 

Quand je me regarde dans la glace, le miroir ne me reconnaît pas.

 

Et pour finir ce mois, cette réflexion de mon ami François-Noël Martin, parlant du frère d'un ami :

« Il est con comme une valise, il faudrait lui mettre une poignée sur la tête ! »

 

 

Jean Lenturlu

Partager cet article
Repost0

Bienvenue

  • : Le blog de Jean Lenturlu
  • : Journal mensuel du noteur (et chanteur) Jean Lenturlu
  • Contact

Jean Lenturlu

  • Jean Lenturlu

Concerts

 

 

 

Retrouvez les livres et les chansons de Jean Lenturlu sur www.mapetitedistribution.com

 

 

Recherche

Rubriques