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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 20:12

Lui : Tu penses que tu vas m'aimer un jour ?

Elle : Non, je ne crois pas.

 

Je suis un homme à rien faire.

 

Petit poème vomitif :

Sainte Alcool

Ai pitié de moi

Quand je bois

Ne creuse pas mon trou

Quand je deviens fou.

 

Paul Scarron, le poète burlesque, rédige lui-même son contrat de mariage avec Françoise d'Aubigné (la future madame de Maintenon) : « La future apporte en dot... deux grands yeux forts mutins, un très beau corsage, une paire de belles mains et beaucoup d'esprit. » Par contrat conclu le 4 avril 1652, il lui accorde aussi trois mille livres de préciput.

 

Ils ne savaient plus penser ; ils n'employaient des mots que pour communiquer.

 

Les femmes à Venise ne se réchauffaient jamais près du feu, elles n'avaient droit qu'aux braseros.

On disait que se chauffer auprès du feu était nuisible à l'ombre des femmes.

Victor Chklovski « Le voyage de Marco Polo »

 

Quelle apparence avons-nous devant le désespoir d'exister ?

 

J'aime faire l'amour en dormant.

 

De Douchanbé à Boukhara dimanche 22 septembre

L'avion est à moitié vide. Un vieux paysan couvert de cicatrices et de médailles de la Seconde Guerre mondiale occupe la rangés de sièges à côté de moi et ne me quitte pas de ses yeux curieux. En dessous de nous, l'époustouflante étendue dorée des montagnes du Pamir, avec ses sommets si blancs et ses vallées sableuses. C'est comme regarder au microscope la vieille peau ridée de la terre. Une brume violette flotte au-dessus du paysage.

Tiziano Terzani « Bonne nuit, Monsieur Lénine »

 

Je ne cours pas après les femmes, je marche à côté d'elles.

 

Et pour finir ce mois d'avril, cette pensée de mon ami Philippe Bosser :

« Le désir, ce dieu soluble dans la nécessité.

Il n'y a pas de champ libre. »

 

Jean Lenturlu

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2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 10:11

Dernier appel d'homme libre de l'opposant russe Alexeï Navalny (mort en détention le vendredi 16 février dans la colonie pénitentiaire n° 3 de la localité polaire de Kharp en Sibérie) :

« La personne qui viendrait et remettrait tout en ordre silencieusement n'existe pas ; les autres pensent que cette personne c'est vous. Nul n'est en mesure de résister plus fort que vous. C'est votre devoir de résister, si vous en êtes conscient ; c'est le genre de chose qu'il est impossible de déléguer à quelqu'un d'autre. Il n'y a personne d'autre que vous ; si vous lisez ceci, c'est que vous êtes la résistance.

 

Sur l'étiquette d'un excellent vin naturel « Les 2 fauves » (cuvée l'indomptable), il y a ceci d'écrit : « Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors boit. »

 

Sur le mur FB de mon amie virtuelle Eve Oranda, cette phrase en exergue sous sa photo :

« La douleur est inévitable, la souffrance est facultative ».

 

 

Quand on voyage, on devrait fermer les yeux, dormir.

Blaise Cendrars « La prose du Transsibérien »

 

Il y a des femmes mystérieuses dont la beauté n'apparaît qu'au deuxième regard qu'on leur porte.

 

Ma devise amoureuse : De loin et de moins en moins.

 

Petite blague à raconter entre amis écolos :

Une planète bleue et une planète rouge se rencontrent un jour dans l'univers. La rouge dit à la bleue :

  • Ça va ?

  • Oh pas très fort, je crois que j'ai un peu de fièvre.

  • Tu es malade ?

  • Oui, je crois bien que j'ai attrapé l'humanité.

Et la rouge lui répond :

  • Oh ça ? Je l'ai déjà eu, ne t'inquiète pas : ça s'en va tout seul.

 

Cette définition de l'amour de Jacques Lacan que j'aime bien :

L'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas.

 

La petite S. surprise que les salades poussent dans la terre et qui déclare à l'éducatrice : « C'est comme les morts, on les enterre pour qu'ils poussent jusqu'au ciel. »

 

Mon objectif artistique : fabriquer de l'indéterminé.

 

Conseil décourageant à destination de nos romanciers actuels donné par Herman Melville (dans une lettre à Nathaniel Hawthorne) : « A quoi bon fignoler ce qui, par son essence même, est d'aussi courte vie qu'un livre moderne ? Quand bien même j'écrirais les Evangiles en ce siècle, je finirais dans le ruisseau. »

 

Et pour finir ce mois, cette pensée (à mettre sur ma tombe) de mon ami Guillaume Apollinaire :

« Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores. »

 

 

Jean Lenturlu

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3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 12:16

Vite, je mouille, j'humecte, je bois. Et le tout, de peur de mourir. Buvez toujours, vous ne mourrez jamais. Si je ne bois pas, je suis à sec. Me voilà mort. Mon âme s'enfuira près de quelque marécage. Jamais l'âme n'habite au sec. Sommeliers, ô créateurs de nouvelles formes, d'un non-buvant faites de moi un buvant. Pérennité d'arrosage sur ces nerveux et secs boyaux ! Il boit pour le néant, celui qui rien ne ressent. Cela vous va droit dans les veines, ne laissant rien pour la pissotière.

François Rabelais « Gargantua »

 

Je n'ai pas de courage érotique en ce moment.

 

Puis le mège, quand le voile de lin qui protégeait le dos de la fille s'anima de mouvements spontanés, arracha d'un coup le voile et une multitude de mouches, dont le cycle de croissance s'était bouclé sous le voile, s'évadèrent du dos de la fille et elles se dispersèrent dans l'espace de la borde où elles bombinèrent beaucoup, et la détersion des plaies avait été parfaite là-dessous et leur cicatrisation était déjà bien entamée et le mège oignit la grande plaie cruciforme avec du miel.

Marc Graciano « Une forêt profonde et bleue »

 

Les agriculteurs ne sont plus des paysans.

 

Pythagore a été le premier à appliquer les rapports et les proportions de la musique à l'astronomie. Comme le dira plus tard Platon, musique et astronomie sont sœurs. Il s'agit de la fameuse « harmonie des sphères », la voix des sept planètes fixes et, en outre, de la sphère au-dessus de nous que l'on appelle « Anti-Terre ». L'ordre des étoiles fixes, Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune, Terre, Anti-Terre, Feu central, soit dix unités, reproduit pour Pythagore la proportion harmonique, selon des intervalles alternativement doubles et triples, comme ceux de la gamme (voir Platon, République, X, 616-617).

Note d'Anne-Marie Ozanam dans « Vies à vendre » de Lucien

 

Il me sembla que la vie des hommes est une longue procession, dont la Fortune ordonne et règle les rangs, assignant à chacun de ceux qui la composent leurs différents costumes. Elle prend l'un au hasard, l'habille en roi, lui met une tiare sur la tête, lui donne une escorte, lui ceint le front d'un diadème ; elle revêt l'autre d'un habit d'esclave, pare celui-là des grâces de la beauté, rend celui-ci laid et ridicule : car il faut de la variété dans le spectacle. (...) Mais, quand la procession est finie, chacun, rendant sa parure et dépouillant ses vêtements empruntés, redevient ce qu'il était auparavant, sans différer en rien de son voisin.

Lucien « Ménippe ou la Nécromancie »

 

Je suis contre la mort.

(Phrase écrite à l'aide de l'intelligence artificielle).

 

Son visage était ébouriffé de colère.

 

L'oeuvre de Rabelais, toute étrangère à l'humanisme classique dans sa dimension profane, c'est-à-dire en tant qu'universalité strictement psychologique du genre humain, constitue la synthèse la plus vaste dont pouvait rêver un génie nourri à la fois des grands théologiens du Moyen Âge et de l'angoisse de la Renaissance – formidable mue entre le paradis perdu et la société idéale.

Manuel de Diéguez « Rabelais »

 

Et pour finir ce mois, cette inquiétante constatation de mon ami Marcel Cohen :

Nous sommes entourés d'assassins.

 

 

Jean Lenturlu

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2 janvier 2024 2 02 /01 /janvier /2024 10:04

« Meilleurs vœux de malheur » me dit-elle avec un sourire ingénu.

 

Empêché par une maladie de participer à un exercice de manœuvre, il décida de le reproduire dans son jardin : il partit, avec son ordonnance, pour une marche en rond de quarante kilomètres. Au bout de vingt kilomètres, ils firent halte. Le soldat eut soif et s'aperçut qu'il avait oublié sa gourde ; il voulut aller la chercher, Lott l'arrêta : elle se trouve à vingt kilomètres » dit-il.

Simone de Beauvoir « La Force des choses »

 

Un ami de Paul Newman (dont la biographie sort en ce moment) disait de lui : « Il buvait pour survivre à la nuit. »

 

Je ne sais pas vivre, c'est pour cela que j'existe.

(Aphorisme retrouvé dans un vieux journal de campagne de 2005 et qui me va toujours)

 

Le poète (et traducteur) Yves Bonnefoy a proposé un jour qu'on joue Shakespeare dans le noir.

 

L'ours, notre oncle des bois, a disparu et sans que nous le sachions, il nous manque.

 

Le comble de la barbarie, c'est la vieillesse qui tue sa propre jeunesse.

Bertrand Mandico (cinéaste)

 

La laïcité française n'oppose pas la foi à l'incroyance. Elle ne sépare pas ceux qui croient que Dieu veille, et ceux qui croient aussi ferme qu'il est mort ou inventé. Elle n'a rien à voir avec cela. Elle est ni fondée sur la conviction que le ciel est vide ni sur celle qu'il est habité, mais sur la défense d'une terre jamais pleine, la conscience qu'il y reste toujours une place qui n'est pas la nôtre.

La laïcité dit que l'espace de nos vies n'est jamais saturé de convictions, et elle garantit toujours une place laissée vide d'incertitudes. Elle empêche une foi ou une espérance de saturer tout l'espace. En cela, à sa manière, la laïcité est une transcendance. Elle affirme qu'il existe toujours en elle un territoire plus grand que la croyance, qui peut accueillir celle d'un autre venu y respirer.

Delphine Horvilleur

 

S. une petite fille de cinq ans me demande d'enlever mon chapeau pour voir mes cheveux. Elle les regarde et s'exclame : « Ils sont vieux tes cheveux ! »


 

Le dragon, qui appartient en propre à la mythologie chinoise, a un corps de serpent, des pattes hirsutes, des griffes de tigre et le dos couvert d'étincelantes écailles d'or. Cent dix-sept de ces dernières sont douées de vertus bienfaisantes, les trente-six dernières sont maléfiques. Les perles dont sa gueule est ornée valent des centaines d'écus et s'il aime tous les joyaux, en revanche il abhorre le fer.

Lorsque les dragons volent dans les nuages, ils amènent la pluie, et ce sont eux qui, en venant émerger à la surface des eaux, font déborder les rivières. Si l'hiver les dragons dorment, la sécheresse sévit ; s'ils bougent dans leur sommeil, la terre se met à trembler et, quant au printemps, ils s'élancent dans les airs pour lutter les uns contre les autres, la trop grande animation de leurs combats provoque des inondations.

Kwan Kim-Gaul « Le peuple à la chevelure noire »

 

Et pour finir ce mois de janvier, cette lumineuse image de mon ami Roland Dubillard :

« La main est un labyrinthe à cinq branches. »


 

Jean Lenturlu

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5 décembre 2023 2 05 /12 /décembre /2023 14:06

Au salon du livre de Chazelles-sur-Lyon, cette dame qui fait cette confidence troublante à une auteure à côté de moi : « J'aime bien avoir un gros livre entre les mains. »

 

Je n'ai pas du tout envie de me connaître.

 

J'avoue de bonne foi que les auteurs laborieux et diligents auront lieu de me regarder comme un écrivain peu actif. J'ai mis plus de quatre années à la composition de ces deux volumes. D'ailleurs, ils sont parsemés de longs passages qui ne m'ont dû rien coûter : rien de ce que je dis de mon chef ne sent un auteur qui retouche son travail, et qui châtie la licence de ses premières pensées, et du premier arrangement de ses paroles.

Pierre Bayle « Dictionnaire historique et critique » (Préface de la première édition – 23 octobre 1696)

 

Ce que j'ai à te dire demanderait du temps et de l'espace.

 

En vieillissant, on commence à ressembler à tout le monde.

Marcel Dalio dans l'émission « Le cinéma des cinéastes » de Claude-Jean Philippe (mars 1976)

 

Le magnifique sourire de la dame qui rentre dans la librairie (Mâcon).

 

Cette dame qui vient voir la psychanalyste Anne Dufourmantelle et qui lui demande : « Je voudrais que vous me débarrassiez de l'amour ».

 

Il paraît que les Praguois avaient voulu tuer un dindon, mais comme ça leur faisait pitié de lui couper la gorge, ils lui ont donné du Véronal, ils l'ont plumé et ils l'ont plongé dans l'eau. Mais ensuite le dindon s'est réveillé et comme il aurait eu froid sans ses plumes, ils lui ont tricoté un pull-over, alors le petit dindon se promène en pull-over.

Petr Ginz « Journal 1941-1942 » (vendredi 20 novembre 1942)

 

Emma Peel me manque.

 

Les fleuves m'ont toujours attiré. Leur fascination réside peut-être dans le fait qu'ils passent constamment en demeurant inchangés, qu'ils s'en vont tout en restant, en ce qu'ils sont une sorte de représentation physique de l'histoire, qui n'est que dans la mesure où elle passe. Les fleuves sont l'histoire. Il y a tant de pays que l'on ne peut comprendre sans parcourir leurs fleuves.

Tiziano Terzani « Bonne nuit, Monsieur Lénine »

 

Et pour finir ce mois de boules de noël, cette question – réponse de mon ami Albert Camus dans ses carnets (1945-1948) :

Pourquoi suis-je un artiste et non un philosophe ?

C'est que je pense selon les mots et non selon les idées.

 

Jean Lenturlu

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5 novembre 2023 7 05 /11 /novembre /2023 18:17

Ce 2 novembre 2023, j'ai vu passé devant moi une belle intello bobo à vélo.

 

Les aphorismes tombent comme des fruits mûrs dans ma tête.

 

Les grossiers de l'écran se noient dans des tempêtes médiatiques de verre d'eau.

 

Je suis quelqu'un qu'on oublie facilement.

 

Je rêve parfois de n'avoir qu'un livre dans ma bibliothèque.

 

Belle définition de nos gouvernants (et de nous-mêmes) trouvée dans l'Iliade d'Homère (vers 251) :

Roi mangeur de peuple, qui règne sur des hommes de rien.

 

Une année lumière équivaut à dix mille milliards de kilomètres : On a intérêt à partir tout de suite.

 

On est en 1938, on est à Berlin. Il y a sept juifs qui se promènent dans la rue. Ils marchent. Ces sept juifs voient sur le même trottoir deux allemands qui arrivent. Il y a un des juifs qui dit : « Changeons de trottoir, ils sont deux , nous sommes seuls. »

Joël Kotek « Histoire de l'antisémitisme » (documentaire de Jonathan Hayoun)

 

Il garda toute sa vie le goût du sublime et mit son zèle à fabriquer de grandes circonstances avec de petits évènements.

Jean-Paul Sartre « Les mots »

 

Il n'y a malheureusement pas de contradiction entre la justesse d'un acte et le fait que cet acte soit une injustice.

Franz Kafka « Lettre à Ottla » (28 décembre 1917)

 

Ce monsieur à Bourg-en-Bresse qui dit à ses deux amis en me désignant avec mes livres :

« Lui, c'est un écriteur ! »

 

Elle : « Lenturlu », c'est pas un nom d'ici !

Lui (c'est-à dire moi) : Non, c'est un nom d'ailleurs.

(Au château de Marmanhac le 9 octobre 2023)

 

Lui écrire sur son bras : « J'aime t'aimer de loin et aussi de très près ».

 

Ses yeux sont tellement profonds que j'ai du mal après l'avoir regardée à remonter à la surface.

 

C'était un Dieu tellement vieux qu'il ne savait plus qui il était.

 

Et pour finir ce mois funèbre, cette pensée de mon ami Friedrich Nietzsche (Par-delà bien et mal) :

Il est atroce de mourir de soif au milieu de la mer. Faut-il donc que vous saliez vos vérités au point qu'elles ne soient mêmes plus bonnes à étancher la soif ? »

 

 

Jean Lenturlu

 

 

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1 octobre 2023 7 01 /10 /octobre /2023 09:35

Un iceberg c'est comme un monument en ruine. Il produit naturellement une nostalgie.

Anne -Sophie Subilia « Neiges intérieures »

 

La définition de la vie par le grand physicien et chimiste Ilya Prigogine :

« Phénomène d'auto-organisation de la matière évoluant vers des états de plus en plus complexes. »

 

Il y a un groupe qui joue des reprises de Cure. Ils sont venus nous voir en backstage après l'un de nos concerts, et je leur ai demandé ce qu'ils avaient pensé du show. Le chanteur, qui est donc censé être moi, a répondu : « On sonne beaucoup plus Cure que vous. »

Robert Smith (1996)

 

Une fois de plus, il tomba sur le répondeur. Il raccrocha en entendant sa propre voix lui annoncer qu'il n'était pas là.

Michael Connelly « L'envol des anges »

 

Avant de mourir, je rêve de tomber dans un coma idyllique.

 

Qui aurait dit, il y a un million d'années, qu'une espèce augmenterait ses neurones et le volume de son crâne, malgré l'étroitesse du bassin de ses femelles, au point de devoir faire naître ses petits avant terme ?

Albert Jacquard « Le monde s'est-il créé tout seul ? » (ouvrage collectif)

 

Louise, fatiguée par sa journée, qui me dit ce soir :

« Demain, on coupe les téléphones et on dort jusqu'à épuisement ».

 

Dieu, qui est partout, était là mais étant ce qu'il est, un pur esprit, il ne pouvait pas voir la peau de l'un toucher la peau de l'autre, la chair de l'homme pénétrer la chair de la femme, toutes deux créées à cette fin, et probablement n'était-il déjà plus là quand la semence sacrée de Joseph se répandit dans l'intérieur sacré de Marie, sacrés tous deux car ils étaient la source et la coupe de la vie, en vérité il est des choses que Dieu lui-même ne comprend pas, bien qu'il les ait créées.

José Saramago « L'évangile selon Jésus-Christ »

 

Cette remarque d'Helvétius :

Fontenelle dit qu'il est assez singulier de perdre successivement la vue, l'ouïe, la mémoire, et de se trouver dans la classe des plantes et des végétaux, après s'être vu Fontenelle.

 

Pour finir ce mois, cette pensée philosophique de mon ami Friedrich Nietzsche dans « Par delà bien et mal » : Les hommes graves et mélancoliques s'allègent précisément par ce qui alourdit les autres, par la haine ou l'amour, et viennent quelques fois à leur propre surface.

 

Jean Lenturlu

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7 septembre 2023 4 07 /09 /septembre /2023 13:08

Quel beau pays et comme la Cordillère des Andes est extraordinaire ! Je m'y suis retrouvé à 6500 mètres d'altitude, à la naissance d'une tempête de neige. Tous les pics lançaient de la neige comme des volcans et il me semblait que toute la montagne commençait à bouillir.
Antoine de Saint-Exupéry « Lettres à sa mère » (25 juillet 1930)

 

Peu de gens savent que les abeilles sont des guêpes qui sont devenues végétariennes.

 

Je suis un pessimiste qui croit à l'avenir.

 

A la foire à l'ail à Billom où j'ai mon stand de livres vers le creux du marché, un gros monsieur me demande si je vends des tire-bouchons. Je lui réponds avec le sourire que j'écris des aphorismes et que ce sont des tire-bouchons de l'esprit. Il part en me disant : « Je ne vais pas discuter avec vous, vous allez me soûler ! »

 

Il y a plusieurs façons de réagir à cette mise en parallèle syncrétique d'une découverte scientifique et d'une croyance métaphysique.

La plus simple est de rappeler que les religions et les mythes s'intéressent à l'absolu, qu'on ne peut décrire que par métaphores symboliques, alors que la science et ses instruments ne mesurent et n'expliquent que le relatif, qu'elles décrivent par des théories sans cesse renouvelées.

Patrice Van Eersel « Le monde s'est-il créé tout seul ? » (Introduction)

 

Elle pestiférait sur sa chaise.

 

Au milieu de ces enfants, oiseaux blessés qui crient et pleurent dans leur sommeil au plus profond de la nuit, je navigue tel un capitaine au bateau égaré dans les profondeurs du désespoir.

 

L'homme qui ne médite pas vit dans l'aveuglement, l'homme qui médite vit dans l'obscurité. Nous n'avons que le choix du noir.

Victor Hugo

 

Dés les années 1940, la question du statut juridique des nuages s'était d'ailleurs posée : quand des ingénieurs américains ont fait pleuvoir précocement un nuage qui se dirigeait au nord de leurs frontières, le Canada les a accusés de leur avoir « volé la pluie ».

Marielle Macé « Respire »

 

J'ai toujours détesté le désir de la pudeur des autres porté sur mon corps. La première c'est ma mère qui pour m'éduquer me demande de ne jamais m'asseoir les jambes écartées. En arabe, elle me disait « range-toi ». L'idée était de ne pas attirer l'oeil sur la possibilité de mon vagin. (Que je portais sur moi). On me sexualisait malgré moi.

Dalie Farah « Tenue conforme » chronique sur son site www.daliefarah.com

 

Et pour finir ce mois de septembre, cette pensée de mon ami Fernando Pessoa :

Dieu est l'homme d'un autre dieu plus grand.

 

 

Jean Lenturlu

 

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1 août 2023 2 01 /08 /août /2023 15:39

On ne fait de la science que lorsqu'on fait un pas dans l'inconnu. Lorsqu'on accepte d'envisager une possibilité qui ne semble pas raisonnable. Lorsqu'on envisage une solution qui paraît instinctivement un peu ridicule.(..) En première instance faire de la science c'est envisager l'improbable. L'instinctivement ridicule. Et faire ce saut dans le vide. Et le problème, c'est le parachute. Tous les présupposés inconscients qui amortissent notre pensée pour la ramener délicatement dans des contrées bien connues.

Ludovic Slimak « Le dernier néandertalien »

 

Dominique Bertail explique dans le Hors-série Le Monde numéro spécial 60 ans « Blueberry une légende de la bande dessinée » :

Là où la BD est encore plus puissante que le cinéma, c'est qu'à l'écran le temps et le mouvement sont imposés au spectateur. Alors que la BD propose au lecteur quelques éléments pour qu'il puisse ensuite créer lui-même le spectacle qu'il regarde ! C'est le lecteur le maître du temps, du mouvement et du son, sans même qu'il s'en aperçoive.

Le meilleur exemple reste sans doute cette lettre envoyé par un enfant à Hergé après avoir vu « Tintin et le mystère de la Toison d'or » au cinéma pour se plaindre que « le capitaine Haddock n'a pas la même voix que dans les albums. »

 

Se rappelant un ami disparu, Deborah Levy écrit : « Ensemble nous avions des pensées libres et profondes, sans honte, sans jugement, sans rectitude, des mots s'ouvraient comme des fleurs. »

Deborah Levy « La position de la cuillère »

 

Elle me raconte les choses qu'elle a faite dans sa vie et conclut : « Je suis la reine de l'éphémère ».

 

Dans Libération ce jeudi 6 juillet 2023 :

Devant la 16ième chambre du Tribunal de Nanterre mardi 4 juillet, Ilyès jugé en comparution immédiate pour « provocation directe non suivie d'effet à un attroupement armé », « menace de crime ou de délit » (…) à l'encontre d'un dépositaire de l'autorité publique », « menace de mort matérialisée par écrit, image ou autre objet ». Ilyès : « Quand j'ai vu la voiture de police dans ma rue, je me suis rappelé ce qui s'était passé, et je me suis dit : Internet, c'est la vraie vie. »

 

Il paraît que la tendance chez les mères violentes est de se fier aveuglément aux ouvrages sur l'éducation. Ces livres n'offrent rien de plus que de simples critères, mais elles sont persuadées que l'éducation de leur enfant doit absolument s'y conformer. Dans la réalité, il est impossible que les choses se passent exactement comme dans les livres, et les enfants osent sans cesse de nouveaux problèmes. Le phénomène se répète, et, à force, la mère deviendrait agressive et n'arriverait plus à se contrôler. C'est alors que commencerait la maltraitance.

Keigo Higashino « La maison où je suis mort autrefois »

 

Milan Kundera expliquait comment, dans toute son œuvre, le compositeur Leos Janacek (1854-1928), n'avait pas seulement cherché à « se débarrasser des stéréotypes rythmiques, mélodiques ou métriques ». Mais comment il avait tenté de « comprendre l'énigme de la sémantique musicale », « le vocabulaire psychologique des intonations ». Il voulait capter les émotions humaines. Il a même noté le dernier soupir de sa fille agonisante. C'était une tierce mineure descendante. 

 

Et pour finir ce mois, cette pensée cosmique de mon ami Achille Chavée :

Vous aurez beau fouiller le ciel vous n'y trouverez que des étoiles qui vous demanderont d'où elles viennent.

Jean Lenturlu

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5 juillet 2023 3 05 /07 /juillet /2023 17:07

Dans « Feux », Marguerite Yourcenar écrit : L'amour est un châtiment, nous sommes punis de n'avoir pu rester seul.

 

A. ma coiffeuse excentrique qui me dit en me coupant les cheveux avec un rasoir :

« J'aime beaucoup les gens morts ».

 

La vérité, que Zakhar ne pouvait ignorer, c'est que « notre Edouard » lui-même a raconté sans fard et même avec une certaine forfanterie, dans son premier livre, une aventure homosexuelle avec un jeune noir : je ne faisais dans mon propre livre que reprendre son récit. Quand j'ai revu Limonov à Moscou, un an ou deux après, nous avons évoqué cette philippique de son fougueux disciple. Il a eu son petit rire sec et a dit : « Comme être humain, je ne regrette pas du tout d'avoir fait cette expérience. Comme écrivain, je ne regrette pas du tout de l'avoir racontée. Mais comme homme politique en Russie, il faut reconnaître que c'est un problème. C'est vraiment un pays de cons ».

Emmanuel Carrère « Le cas Prilepine » (article dans l'Obs du 18 mai 2023 qui traite de l'écrivain russe Zakhar Prilepine, gravement blessé dans un attentat à la voiture piégée le 6 mai 2023)

 

Je suis un homme à flammes.

 

Dans Le Monde (cahier « Sciences et médecine ») du mercredi 21 juin, ce petit encart qui traite d'entomologie : Des mouches vieillissent plus vite à la vue d'autres mouches mortes. « Placer des cadavres de mouches à leurs côtés accélère le processus de vieillissement de ces insectes et réduit leur durée de vie de 30%. Les chercheurs ont identifié deux types de neurone, R2 et R4, qui sont activés lorsque les mouches sont entourées de drosophiles mortes. Stimuler ces neurones chez des mouches en dehors de ce contexte morbide a eu le même effet sur leur vieillissement. »

 

La beauté de toutes ces femmes qui dansent et que je regarde aussi dans les miroirs de la salle, instant magique d'être l'unique spectateur de cette émotion inoubliable. (Ce 26 juin invité par Mélisa Noël à l'atelier adulte de l'école de danse de Billom)

 

  • Si la maison brûlait, qu'est-ce que vous emporteriez ?

  • Le feu.

    Jean Cocteau

 

Dans ses beaux yeux verts, je vis tout de suite s'allumer une lueur de désintérêt.

 

Cette phrase de Michel Edo, un des libraires de Lucioles à Vienne : « Un yaourt n'est jamais mauvais, c'est la personne qui le mange qui est périmée. »

 

Après les émeutes (mot que je n'aime pas), la révolte (c'est beaucoup mieux) des « quartiers » (sous-entendu pauvres) après l'assassinat de ce jeune de 17 ans par un policier suite à un banal contrôle routier, beaucoup de haine de tout côté et de discours de toutes sortes, une petite phrase récoltée dans un article de Libération ce lundi matin 3 juillet de l'auteur indien Aravind Adiga qui résume bien la situation actuelle : « La vengeance est le capitalisme des pauvres ».

 

Pour finir ce mois qui commence chaudement (sans être chaleureux), cette pensée de ma fille Louise qui fait de la poésie sans le savoir (comme tous les enfants) :

« J'ai rêvé qu'on avait oublié qu'aujourd'hui était demain ».

 

Jean Lenturlu

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