Ce lundi matin, sur le marché de Billom, ce forain qui crie cette confidence à un collègue d’en face: « La vieille, elle en peut plus, à la baraque ! Trois jours que je dors sur le canapé avec le chien. »
Cette femme athée qui me confiait l’autre jour : « je suis une bredouille de bénitier. »
Bientôt connaître les affres de la jeunesse de l’âge mûr.
Pour moi, écrire, ce serait certains jours, recopier bêtement le code civil.
Ne pas mourir, être immortel, sera pour nos successeurs, un acte d’une lâcheté inacceptable.
Ces femmes qui trouvent mes chansons horribles pour les femmes sont-elles des femmes ?
L’écrivain Pierre Bergougnoux, ce lundi après midi à l’université Blaise Pascal, devant une vingtaine de faux étudiants, dont la majorité a dépassé la cinquantaine d’années et qui boivent les paroles souples et denses de cet homme frêle. Ses yeux noirs, un peu absents, regardent ailleurs quand il nous dit : « Je ne suis rien qu’une chose qui pense. »
Bonne question de José Corti dans ses « souvenirs désordonnés » et que je vous soumets : « Quel citoyen peut être assez confiant en son innocence – c’est à dire assez fou – pour se croire à l’abri de toute mésavenvature policière ? »
Marbrer dans le grave ces séquences violettes.
Tout dégringole autour de moi et je me sens grec.
Jean Lenturlu