Je suis sûr qu'il n'y a qu'une chose que l'on ait raison de penser ou de dire en art : c'est mon prochain travail qui sera le meilleur.
René Allio « Carnets » (tome 4)
Cet extrait de poème d'Anna Akhmatova, allégorie rapide et injuste de l'amour :
« Vivent les roses, les scènes de ménage et les tasses ébréchées. »
Bientôt un nouveau livre : il est déjà loin de moi.
Chaque jour j'attache moins de prix à l'intelligence, chaque jour je me rends mieux compte que ce n'est qu'en dehors d'elle que l'écrivain peut ressaisir quelque chose de nos impressions, c'est-à-dire atteindre quelque chose de lui-même et la seule matière de l'art.
Marcel Proust « Contre Sainte-Beuve » (Préface)
Encore Anna Akhmatova : « Je n'ai que faire des odes, de leurs armées, du charme capricieux des élégies. Pour moi, tout dans les vers doit mal tomber, rien ne doit être comme il faut. »
Dans notre société capitaliste, il n'existe que deux sortes d'êtres humains : les nantis et les anéantis.
« Les bijoux doivent être sauvages. » a dit le peintre Amédo Modigliani.
Avant de mourir le 31 mai 2005 d'un cancer, Grisélidis Réal écrit ses dernières lettres à Jean-Luc Hennig, éditées plus tard par les éditions Verticales sous le titre « Les Sphynx ». Grande leçon de courage, d'impertinence et de poésie sauvage que je vous invite à découvrir...
Trois petits extraits :
« Je dois préparer la fameuse « lecture » à laquelle je suis conviée, il faut que ça soit flambant, percutant, scandaleusement insolite et barbare. Enfin, il ne faut rien ménager. Ni moi, ni les autres. » (lettre à Jean-Luc Hennig le 19 octobre 2004)
« Vous allez peut-être rester un peu surpris de ce que je vous écris ! Je suis surprise moi-même... On se découvre tous les jours, ici face à la Mort, sous d'autres visages et aspects de soi-même, c'est passionnant. »
(lettre à Jean-Luc Hennig le 8 mai 2005)
« Les trois dimensions sont : le corps, l'esprit et le rêve. »
(lettre à Jean-Luc Hennig le 17 mai 2005)
Je suis un chanteur municipal.
(à mettre d'urgence sur ma carte de visite avec mon numéro de téléphone)
J'aimerais écrire comme Stendhal à une femme indifférente que j'aime éperdument :
« Je vous défie de m'oublier »
Et pour finir ce mois, cette déclaration de mon ami Groucho Marx que je partage :
« Je ne ferai jamais partie d'un club qui m'accepterait comme membre. »
Jean Lenturlu