En mai 1869, Jules Vallès est candidat aux élections législatives. Son programme :
« J'ai toujours été l'avocat des pauvres, je deviens le candidat du travail, je serai le député de la misère ! La misère ! Tant qu'il y aura un soldat, un bourreau, un prêtre, un gabelou, un rat-de-cave, un sergent de ville cru sur serment, un fonctionnaire irresponsable, un magistrat inamovible ; tant qu'il y aura tout cela à payer, peuple, tu seras misérable ! » (source Wikipédia : Jules Vallès)
Et dans le très vigoureux et cruel livre « L'enfant », Jules Vallès écrit : « J'ai remarqué, depuis, que beaucoup de paysans ont de ces figures-là, rusées, vieillottes, pointues ; ils ont du sang de théâtre ou de cour qui s'est égaré un soir de fête ou de comédie dans la grange ou l'auberge, ils sentent le cabotin, le ci-devant, le vieux noble, à travers les odeurs de l'étable à cochons et du fumier : ratatinés par leur origine, ils restent gringalets sous les grands soleils. »
Dans certaines librairies, je suis déjà un écrivain mort.
Dans son « journal secret noir » et plutôt pathétique, l'anarchiste de droite Léo Malet (qui lit « Minute ») écrit ces deux phrases en épitaphe de sa vie déjà défunte avec sa femme partie avant lui : « Je m'habillerai en même temps que je te couvrirai de marbre. Ainsi, nous deux, nous pourrons affronter l'hiver. »
- Qu'est-ce que tu veux foutre à Point Barrow ?
- C'est le bout. Après y'a plus rien. Seulement la mer polaire et la banquise. Le soleil de minuit aussi. Je voudrais bien y aller. M'assoir au bout, tout en haut du monde. J'imagine toujours que je laisserai pendre les jambes dans le vide... Je mangerai une glace ou du pop-corn. Je fumerai une cigarette. Je regarderai. Je saurai bien que je ne peux pas aller plus loin parce que la Terre est finie.
- Et après ?
- Après je sauterai. Ou peut-être que je redescendrai pêcher.
Catherine Poulain « Le grand marin »
Le nouveau livre va naître demain (le mardi 4 avril dans la journée) et toutes ses bonnes fées seront présentes à l'imprimerie... Il sera certainement beau comme un jour qui se lève sur l'apocalypse.
Un lecteur devrait toujours connaître l'âge qu'avait l'auteur lorsqu'il a écrit le livre qu'il est en train de lire. Il serait peut-être plus indulgent. Les curiosités, les enjeux et les obstacles ne sont pas les mêmes à 25 ans et à 75 ans, c'est une évidence : aucun livre n'a été écrit à l'abri des contraintes matérielles, des chagrins d'amour ou des ennuis de santé du moment. Mais quel lecteur les connaît ? Et qui s'en préoccupe ?
Michel Pastoureau « Dernière visite chez le Roi Arthur »
Et pour finir ce mois de farce sociale, parlons d'amour avec cette pensée de mon amie Sarah Bernhardt : L'amour, c'est un coup d'œil, un coup de rein, et un coup d'éponge.
Jean Lenturlu