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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 18:43

« Une guerre intelligente » est le contraire d'un pléonasme.

 

A Biarritz, cet été, un jeune garçon avec l'accent des banlieues, s'écrie en passant devant le luxueux grand Palais Eugénie, devenu un Palace : « C'est un bar à 8 étoiles ! »

 

Lui : J'aimerais collectionner tes cris d'orgasme.

Elle : Les cris d'orgasme, ça ne se collectionne pas, c'est comme les papillons !

 

Louise qui me dit (parlant de sa naissance) : J'ai dû payer la cigogne.

 

J'oublie magnifiquement tout.

 

La monotonie n'existe pas. Elle n'est qu'un symptôme de la fatigue.

Alain Damasio « La horde du contrevent »

 

La profondeur insoupçonnée des jeux de mots.

 

La plus belle définition de l'acte d'écrire par Ernst Jünger :

Au milieu d'un cercle d'artisans illustres, je me présentais comme un graveur de syllabes.

 

Elle me tire du côté du bonheur malgré moi.

 

Pour moi, les enfants sont de petits adultes, ils savent d'où viennent les bébés mais le seul problème, c'est qu'ils ne savent pas d'où viennent les adultes. Tomi Ungerer « Entretien « A voix nue » le 12 janvier 2012 à France Culture

 

Dans son journal « Le tour de France » qui est étonnant de fraicheur et d'audace pour l'époque, Flora Tristan sillonne les villes de France pour prêcher l'Union ouvrière et à Bordeaux le 22 septembre 1843, elle écrit ceci :

« En vérité il faut croire que mes ouvrages ont une vertu surnaturelle puisqu'ils mettent en émoi même les libraires, les êtres les plus menteurs ! Ce matin, je vais chez M. Rémy, libraire et cabinet de lectures, Fossés de l'Intendance. Dés que je prononce mon nom, je vois ce brave libraire devenir tout pâle, absolument comme si Belzébuth lui apparaissait en personne ! - « Vous n'avez pas affiché mon livre, lui dis-je. » - « Oh non, Madame, et je ne l'afficherai pas ! » - « Et pourquoi donc cela ? » - « Parce que je ne veux pas qu'un semblable livre se vende chez moi ! » - « Vous l'avez lu, Monsieur ? » - « Oui, Madame, je l'ai parcouru et je trouve que ce n'est pas là le langage qu'on doit tenir aux ouvriers. » Il allait continuer, mais je l'interrompis : - « Vous n'avez aucune explication à me donner, Monsieur, j'ai pour moi-même une tolérance entière, c'est pourquoi je respecte toutes les opinions, telles opposées qu'elles puissent être à la mienne. » Le bonhomme qui m'a l'air d'un hypocrite fini, me regarda avec des yeux foudroyants. Moi je le saluai avec une extrême politesse. »

 

Pour finir ce mois, cette pensée de mon ami Jacques Brenner (tiré de son journal le 21 mai 1941) :

La vie est un jeu contre le hasard.

 

Jean Lenturlu

 

 

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 17:44

Ce mot sublime de Jean-Luc Godard qui vient de recevoir une tarte à la crème sur la figure : « c'est une revanche du cinéma muet sur le cinéma parlant. »

 

Je suis au bord du couple.

 

L'orage gronde et la chaleur canicule...

 

Après le deuxième verre, ils se regardèrent intensément dans les yeux, comme s'ils voulaient y voir une chose tapie au-delà des pupilles de l'autre, dans quelques lointains replis de leurs consciences. Comme si tout ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre se trouvait dans leurs yeux.

Leonardo Padura « Hérétiques »

 

Je suis un signaturiste.

 

Ce texte étrange et un peu insolent tiré des mémoires et journaux de Pierre de l'Etoile : Le 5 décembre 1560 mourut à Orléans (d'un mal d'oreille) le roy François II, ayant régné dix-sept mois, dis-sept jours, dix-sept heures, à l'âge de dix-sept ans. Comme le coup d'oeil de son père avait ouvert les yeux à beaucoup de gens, ainsi le coup d'oreille de cestui-cy fit baisser les oreilles à beaucoup, et les crestes aux plus grands, causant par toute la France un notable changement en l'estat et en religion.

(Note de ma part : Son père le Roi Henri II avait lors d'un tournoi reçut une lance dans l'oeil qui quelques jours après provoquait sa mort)

 

Cette pensée de Joseph de Maistre : Ceux qui ne comprennent rien comprennent mieux que ceux qui comprennent mal.

 

La perfection de l'inexistence.

 

Les flots de touristes qui noient le voyageur.

 

En Chine, pendant les évènements de Tiananmen en 1989, le taux de criminalité a été faible, il y a même eu des petites affiches faites par des voleurs, déclarant qu'ils étaient en grève et qu'ils arrêtaient de voler en signe de soutien aux étudiants.

Documentaire « Tiananmen » de Ian MacMillan et Audrey Maurion (2019)

 

Le journal de Noël Herpe « Souvenirs/écran. Voyages en France 2017-2018 » où il écrit ceci : « Cette France où je m'enfonce est celle où tout a déjà eu lieu. »

 

Et pour finir ce mois chaleureux cette pensée de mon ami Albert Camus :

Ce que j'ai longtemps cherché apparaît enfin. Mourir devient un consentement.

 

Jean Lenturlu

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 13:11

Je pense que j'ai fait des choix justes. Bien sûr que les conséquences sont importantes pour moi mais c'est de toute façon comme ça si vous vivez en Chine. Vous devez payer un prix. Si vous ne choisissez pas mon genre de vie, une vie que la plupart des gens considèrent comme trop dure et trop risquée, alors vous ne paierez pas le prix que je paie ; mais si on y réfléchit, vous devrez payer un prix, un certain prix. Par exemple, vous serez obligé de mentir, vous devrez suivre l'idéologie dominante pour obtenir et conserver un bon revenu, un bon travail. Impossible alors de se préoccuper des morts du 4 juin, impossible d'exprimer la moindre critique envers le gouvernement. En fait, impossible d'exprimer la moindre opinion authentique et tout cela pour une vie matérielle confortable, alors moi, je préfère payer ce prix élevé du danger plutôt que de devenir quelqu'un qui vit dans le mensonge, plutôt que de devenir quelqu'un qui renie sa propre conscience.

Liu Xiaobo extrait du film de Pierre Haski « Liu Xiaobo – l'homme qui a défié Pékin »

 

Ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'on ne peut pas avoir des idées de riche.

 

Il se passe de jolis petits drames autour de nous. C'est effrayant de penser aux choses qu'on ne sait pas, aux bêtes venimeuses qui se cachent et dont le voisinage est immédiat.

Léon Bloy (Journal Le mendiant ingrat – 31 août 1892)

 

Je rêve souvent que j'écris des aphorismes.

 

Cette pensée de John Cage (pour les musiciens mais pas que) :

Quand un bruit vous ennuie, écoutez-le.

 

Si le clown est triste, c'est tout simplement qu'il est mal payé.

W.C. Fields

 

Le luxe dans cette époque idiote : avoir le temps de s'ennuyer.

 

La fête foraine : une fête primitive où l'on gagne parfois des gadgets.

 

En un instant, l'air semble s'être figé à nouveau ; le couple de faisans des neiges gris-blanc, grêlés aux pattes rouges, pleins de vie, semble n'avoir jamais existé, telle une hallucination. Il n'y a que l'immense forêt immobile et sans fin, mon existence m'apparaît tellement éphémère qu'elle n'a plus de sens.

Gao Xingjian « La montagne de l'âme »

 

Et pour finir ce mois, cette réflexion de mon ami chinois-chinois Charles B. :

Je ne passe jamais devant un fétiche en bois, un Boudha doré, une idole mexicaine sans me dire : C'est peut-être le vrai Dieu.

 

Jean Lenturlu

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7 mai 2019 2 07 /05 /mai /2019 20:12

Je suis un explorateur de livres.

 

Et l'on vient trop tôt dans un monde trop vieux.

 

Dans son journal (1er juillet 1940) Jacques Brenner écrit : « Il y a deux sortes de gens que je n'aime pas : ceux qui envoient des gifles et ceux qui les reçoivent. »

 

La lecture : être à la lisière des morts.

 

Pour tous les nationalistes, cette phrase de Montesquieu : Je suis nécessairement homme, je ne suis français que par hasard.

 

L'amour est injuste ; il ne tient pas compte des mérites.

 

Elle croit que les morts ont une âme.

 

Ne jamais faire d'effort, ou le moins possible, ne m'a jamais empêché d'arriver là où je suis. Où ? Je n'en sais rien, mais j'y suis bien.

Jean-Pierre Marielle

 

Quand j'entends le mot sécurité, je dégaine ma liberté.

 

J'ai souvent refusé d'être aimé.

 

Et il remit lentement ses lunettes pour contempler son existence en ruines...

(le film « La peau douce » de François Truffault)

 

La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.

Albert Camus « L'homme révolté »

 

Dans le beau livre « Le Corps, miroir du monde » qui est un voyage dans le musée imaginaire de Nicolas Bouvier, Jean Starobinski écrit : Tous les animaux laissent des empreintes. Les humains font davantage : ils dessinent des figures. Leurs proies animales, leurs dieux, leurs propres effigies, les Défunts redoutés, et les grandes Mères. De cette même industrie sont issus des corps dégagés de la pierre, sculptés dans le bois ou modelés dans de l'argile. Ce que nous avons retrouvé des peintures rupestres du paléolithique supérieur nous bouleverse. Les hypothèses sur leur fonction se sont donné libre cours. On y a vu - solution de facilité - un acte de naissance de ce que nous appelons l'art.

 

Pour finir ce mois, une pensée de mon ami Louis Scutenaire :

Je prends le monde tel que je suis.

 

Jean Lenturlu

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2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 10:19

Pour la journée des femmes, ce 8 mars, je trouve dans le journal de Jacques Lemarchand le mercredi 3 juin 1942 la phrase d'une de ses amantes, Genevièce K. qui dit : « Je suis fatiguée que tout le monde me prenne pour une femme. »

 

Pour gagner de quoi vivre, je ne dispose que des produits dérivés de ma peur.

Roland Topor (Jachère party)

 

Jean Starobinski, qui vient de mourir à 98 ans, avait confié aux archives littéraires de la Bibliothèque Nationale Suisse à Berne son fonds d'archives : 40 000 livres.

 

En exergue sur ma tombe – urne :

Et ma cendre sera plus chaude que leur vie.

Marina Tsvetaeva

 

Où trouve-t-on ailleurs des fêtes publiques annuelles, qui plus est religieuses, qui soient à brocarder continûment les institutions les plus chères, et, fait remarquable encore, à des plaisanteries et discours contre la guerre, au milieu d'une guerre importante et décisive, le tout étant une activité d'Etat, depuis le choix initial des pièces jusqu'au couronnement final du drame vainqueur ?

Moses I. Finley « Les Anciens Grecs »

 

Conscient d'être coincé entre sa naissance et sa mort, il notait sur tous les formulaires administratifs qui lui demandaient son statut juridique : NEANT.

 

Ecouté hier Geoffroy de Lagasnerie à la radio qui a dit : L'état est un inventeur de douleurs.

 

Je ne suis pas égal à moi-même.

 

Quand elle se baissa, son string remonta sous son pantalon et apparut au centre de ses reins un petit cœur qui m'invitait à l'aimer encore.

 

Dans le tome 5 du journal de Jacques Brenner (le Saint Simon du monde littéraire français des années 1950 à 1993) je trouve ceci : La femme de Christian Beck (poète belge ami d'Alfred Jarry) écrit au lendemain de la mort de son mari : Aujourd'hui moins qu'une chose, et demain une horreur répugnante. Où est ton âme, loin de ton corps désert ? Le vent fait grincer les ferrailles du cimetière. La pluie tombe gluante. La terre pèse sur toi. Pour te revoir vivant, il n'est chose que je ferais. Pour tirer du néant ton regard vert.

 

Se désinfecter à l'amour.

 

Ouvre les yeux et les jambes ! Dit-elle à sa fille Marie-Thérèse d'Autriche.

 

Et pour finir ce mois de mars, une pensée de mon ami Fernando P. :

Dieu est l'homme d'un autre Dieu plus grand.

 

Jean Lenturlu

 

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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 13:17

Je suis un homme riche : j'ai une bibliothèque.

 

Chez certaines lectrices, je sens bien qu'elles achètent mes livres par tendresse.

 

« Les livres savent de nous des choses que nous ignorons » écrit Gaëlle Josse dans « L'ombre de nos nuits ».

 

Depuis que j'ai la barbe (un mois), plus personne ne m'appelle Madame.

 

Je ne vieillis pas, je prends de l'âge.

Charles Aznavour

 

J'aimerais t'aimer comme un petit poisson en cage.

 

Dans le journal de Jane Birkin : Alors voilà, un peu effrayée par ce nouveau sentiment. Je touche ma bouche et songe : est-ce cette blessure-là qui sourit ?

 

Ceux qui sont heureux n'ont que ce qu'ils méritent.

 

Dans le livre passionnant de Jean-Louis Brunaux « Les Gaulois, vérités et légendes » :

Quand les Gaulois paraissaient, ils le faisaient en une masse monstrueuse : plusieurs centaines de milliers d'individus, guerriers, valets, femmes et enfants, mais aussi bêtes de somme, en une longue file de chariots. Leur foule, suivant la configuration du terrain, présentait un front de plusieurs centaines de mètres et s'allongeait sur des dizaines de kilomètres. Aucune culture, aucun village ne résistait à ce passage d'autant que les migrants, leurs vivres épuisés, se nourrissaient, eux et leurs bêtes, sur place. Il n'était pas d'armée conventionnelle pouvant résister à un tel nombre. Aussi l'arrivée des Gaulois était vécue comme une calamité naturelle aussi terrible que la plus grande épidémie.

 

L'état respiratoire de la plupart de ces petits enfants en manque d'amour parental montre bien que l'air des poumons est sensible à la tendresse affective.

 

Le secret le plus dangereux est celui qui n'existe pas. Umberto Ecco

 

Et pour finir ce mois, une pensée de mon ami Marcel :

Le miracle, ce n'est pas Dieu, c'est nous.

 

Jean Lenturlu

 

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 13:03

Je déteste sentir le client en moi.

 

Ne pas écrire, c'est ne pas contempler ; ne pas contempler c'est se révéler incapable d'extraire le sens réel, la pleine valeur de son expérience ; c'est laisser la vie, le temps, s'écouler sans avoir de signification. V.S Naipaul répondant à « Pourquoi écrivez-vous ? » au journal Libération en 1985

 

La grossièreté de la finesse.

 

Je me suis rempli d'air marin à Camaret et j'aurais aimé marier les courbes des femmes aux croupes des vagues...

 

Il eut un sourire indulgent.

-Voyez-vous, ajouta-t-il, le public a besoin d'avoir foi en ces choses là. Il accepte d'être dupé, mais refuse que l'on se moque de lui !

Tarquin Hall « Le chasseur de gourous »

 

Dans le journal de Maurice Blanchard, il note ce vendredi 4 juin 1943 : Un jour viendra où toute une ville, Paris par exemple, ira de temps à autre voir travailler « son travailleur » ; on fera des gradins, au Trocadero et aux Champs de Mars, et avec les jumelles, la radio et même la télévision, on ira assister au coup de pelle quotidien ou au coup de plumeau mensuel sur le parquet du pont d'Iena.

 

Comme monsieur Cioran (qui n'était pas un triste sire) « je préfère un concierge qui se pend à un poète vivant ».

 

Cette pensée de Richard Schaukal découvert dans le livre de William M. Johnston « L'esprit viennois » (Une histoire intellectuelle et sociale 1848-1938) trouvée chez le bouquiniste de Camaret et qui me va bien : Les hommes ne cherchent pas à être respectés, ils souhaitent être méconnus de manière flatteuse. »

 

Ma carte de visite : Jean Lenturlu chercheur d'aphorismes – désillusionniste – noteur (homme de livres)

PS : Je ne donne pas mon numéro de téléphone pour ne pas crouler sous les demandes en mariage.

 

J'aimerais vivre en couple avec une femme qui serait professeur de yoga, infirmière, psychiatre et un peu hôtesse de bar à champagne (Je sais que je ne suis pas à la mode).

 

Quand on me demande gentiment si mes écrits sont positifs ou négatifs, je réponds que je ne suis pas un électricien de la littérature.

 

Pour finir ce mois d'août, inspirée par ma retraite bouddhiste à Camaret, cette pensée du Dalaï LAMA : Si vous avez l'impression d'être trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique et vous verrez lequel de vous deux empêche l'autre de dormir.

 

Jean Lenturlu

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 12:33

Le désir ardent de vivre est une sorte d'idiot béni des dieux. Il ne comprend au bout du compte rien d'autre que lui-même. Il n'a aucune perception du contexte. Il peut très bien suivre l'enterrement en toute bonne foi pour finir par vouloir baiser la veuve. William Mcilvanney (Etranges loyautés)

 

Il n'y a rien de plus triste qu'un best-seller qui ne se vend pas. Jérôme Lindon

 

Un petit métier qui se perd : redresseur de torts

 

La musique creuse le ciel. Charles Baudelaire (Fusées)

 

Si Dieu avait voulu me parler, il aurait eu le temps.

 

Pour se punir, elle s'obligeait à porter ses chaussures rouges qu'elle détestait.

 

Goûter l'aurore aux doigts de roses...

 

Je suis un père statique.

 

Toutes mes blessures sont dans mes livres (ne pas les lire).

 

Moi la Grande Branleuse ne me fait pas peur ! dit-il en bandant mou.

 

En 1985, V.S. Naipaul (qui vient de mourir) répondait à Libération (Pourquoi écrivez-vous?) : Ne pas écrire, c'est ne pas contempler ; ne pas contempler, c'est se révéler incapable d'extraire le sens réel, la pleine valeur de son expérience ; c'est laisser la vie, le temps s'écouler sans avoir de signification.

 

Exergue de vie de Léonard Cohen : S'il fallait en arriver à évoquer la grande défaite inéluctable qui nous attend tous, que cela soit fait dans les limites strictes de la dignité et de la beauté.

 

Sur ma tombe, j'aimerai après mon nom cette mention unique : Homme de livres.

 

Dans le documentaire « Claude Lanzmann porte parole de la Shoah » réalisé par Adam Benzine en 2015, Lanzmann parle de son film monumental : Shoah n'est pas un film sur la survie et ce n'est pas un film sur les survivants, et les survivants ne sont pas dans Shoah. Shoah, c'est un film sur la mort. Personne n'est jamais revenu vivant d'une chambre à gaz. Les gens arrivent, et dans les trois heures, un transport de 5 000 personnes est gazé. Et ces gens-là n'ont jamais connu Auschwitz, ils ne savent même pas où ils sont, ils ne savent même pas où ils meurent. Ils n'ont même pas la connaissance de leur propre mort. Ils n'ont pas le savoir de leur mort.

 

Cette pensée du mois de mon ami Paul Léautaud pour finir ce journal de campagne :

Les gens couverts de croix me font penser à un cimetière.

 

Ce journal du mois a été financé par les pompes funèbres de mon quartier, merci de penser à eux à l'heure ultime... Beaucoup de gens nous quittent à la fin de l'été.

 

Jean Lenturlu

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9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 13:32

Ce samedi 23 juin 2018 à Lyon, ils regardent des livres à côté de moi sans me voir ; comment font-ils pour m'ignorer, me transformant en SDF de librairie ?

 

J'aime les intellectuels qui pensent, pas ceux qui réfléchissent.

 

A Vienne, devant la librairie Lucioles ce jeudi 28 juin, devant ma table de livres :

  • ça t'intéresse, Maxime ?

  • Non, ce genre de choses ne m'intéressent pas.

 

Ces propos du dessinateur Moebius dans la revue « Trois couleurs » (hors série n° 6) :

Il n'est pas question de me laisser bloquer par la représentation, ni par l'abstraction, ni par quoi que ce soit, mais de tendre, au contraire, à une expansion de l'expression, flirter avec l'hypnose, la démence, faire jaillir la partie de moi la moins culturelle, la plus obsessionnelle (…) Se laisser dériver, au sens sexuel mais aussi pictural. Atteindre une sorte d'équilibre du ressenti (…) L'art doit être paranoïaque.

 

J'aimerai tant t'obéir dans d'autres circonstances.

 

La beauté qui passe à côté de moi, je sens encore son reflet dans mes yeux.

 

Un extrait de ce livre impromptu (offert par Michel un des libraires de Lucioles ce samedi 30 juin) de Viv Albertine, très intéressant sur le milieu punk rock des années 75-80 à Londres :

L'avantage qu'il y a à choquer, c'est que ça vide le cerveau de tout préjugé l'espace d'un instant, pendant lequel l'oeuvre d'art trouve l'occasion d'outrepasser les habitudes et les comportements acquis et de retrouver de l'impact, le temps que revienne s'accumuler tout notre conditionnement.

 

Elle me dit à Nevers ce vendredi 6 juillet : « Tu es mon suiveur de devant ».

 

Acheter un livre pour une seule phrase qu'on veut garder toute sa vie.

 

Il ne me reste que la force de t'abandonner.

 

Idée de refrain : Viens dans la coursive – que je t'esquive.

 

Ces femmes qui me plaisent parce qu'elles sont loin.

 

Et pour finir cette pensée de mon ami Louis Scutenaire à méditer sur la plage ou à la montagne :

Il est heureux que j'aie vécu en même temps que moi.

 

Jean Lenturlu

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9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 15:03

Je trouve dans « La vie politique en France depuis 1940 » de Jacques Chapsal, cet axiome politique toujours d'actualité (je pense au dernier gouvernement socialiste de Manuel Vals) émis par Joseph Barthélémy dans les années 1930 : « Je suis un républicain de gauche, c'est-à-dire un homme du centre, que le malheur des temps oblige à siéger à droite. »

 

Après la visite d'une exposition d'art plutôt indigente, cette constatation s'impose : L'art comptant pour rien.

 

J'aime beaucoup les femmes fatiguées.

 

Offert à François Hollande (devenu touriste de librairies comme moi) un exemplaire de « Tout s'arrange mais mal » ce samedi 2 juin à Valence par l'intermédiaire de V. la libraire de « Notre temps » chez qui il dédicaçait un jour après moi, clin d'oeil sarcastique à l'air du temps et des occasions ratées (leçons de pouvoir ?)...

 

Cette confidence (effrayante) de Philip Roth (qui vient de mourir) : « Elle était si profondément ancrée dans ma conscience que, durant ma première année d'école, je crois bien m'être imaginé que chacun de mes professeurs était ma mère déguisée. »

 

Je suis son homme incertain.

 

Prière d'Erri de Luca :

Notre mer qui n'est pas aux cieux

Qui embrasse les rives de l'île et du monde

Béni soit ton sel

Bénies soient tes profondeurs

Accueille les embarcations bondées

Perdues sur tes vagues

Les pêcheurs sortis de la nuit

Leurs filets parmi tes créatures

Qu'ils reviennent au matin

Avec les naufragés sauvés.

 

Je rêve comme Montaigne d'être un révolutionnaire sans idéologie.

 

Et ceci qui devrait être enseigné (en travaux pratiques) à l'école :

C'est une absolue perfection et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être.

Montaigne (Les essais III)

 

Elle : Quelques fois, tu fais des phrases sans mots.

 

Et pour finir ce mois, cette pensée de mon ami Louis Scutenaire (que je partage) :

« La valeur ici-bas la plus sublime est l'orgasme. »

 

Jean Lenturlu

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