Commençons ce journal avec cet aveu un peu froid d’Alfred Hitchcock en forme de vœux pour la nouvelle année (on pense tous à quelqu’un de détestable) qu’il a prononcé le 29 avril 1974 à la film Society of Lincoln Center : « Quelques uns de nos meurtres les plus exquis sont de nature domestique ; commis avec tendresse dans des endroits simples et chaleureux comme la cuisine, sur une bonne vieille table. »
Le côté bourgeois de tous les couples.
Cette simple remarque de Kafka face à la consommation de la littérature : « On lit pour se poser des
questions. »
Cette peur de l’aphorisme chez certains lecteurs « car il faut réfléchir » me laisse pantois.
Cette femme au sourire végétarien qui aimerait bien me dévorer.
Dans « En Tête » (La génèse),une note d’André Chouraqui qui me fait sourire : « Noah offrit un sacrifice à Elohîms, arrosant la vigne du sang d’un agneau, d’un lion, d’un singe et d’un porc. D’où les effets du vin selon qu’on en boit un peu, beaucoup ou trop.
De nombreuse dédicaces en décembre : rencontres éphémères de lecteurs qui ont aimé notre univers et qui sont partis avec nos livres. Etre un livre me plairait bien. Vivre avec une jeune femme qui aime la littérature sensible et délicate (comme Kawabata). Sentir ses doigts sur mes pages et ses yeux sur mes mots. Puis être refermé à jamais jusqu’à sa mort pour renaître ailleurs, à la merci d’un bouquiniste…
Jean Lenturlu