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3 décembre 2019 2 03 /12 /décembre /2019 11:06

Dans cette société mondialisée, on tente de nous empêcher tous les jours de ne rien faire.

 

Dans le journal de Thomas Mann (28 septembre 1918) :

L'éducation est une atmosphère, rien de plus.

 

Envie de finir ma vie entouré de vieilles dames buvant le thé.

 

Apprendre à dormir est-ce accepter de mourir ?

 

Dans son livre - résilience « Une minute quarante neuf secondes » (après l'attentat de Charlie Hebdo), le dessinateur Riss écrit   : « Les tragédies sont comme les tempêtes : à marée basse elles dévoilent rarement des trésors mais plus souvent des épaves. »

 

Cette belle phrase de Philippe Lançon : On écrit pour rejoindre ceux qu'on a lus.

 

Boris Pasternak, sachant qu'il ne pourra pas être publié en URSS, donne une copie du manuscrit du Docteur Jivago à Sergio d'Angelo, agent littéraire de l'éditeur italien Feltrinelli en lui disant : « Je vous invite à mon exécution ».

 

Ce 28 novembre à l'entrée de la salle de spectacle du Sémaphore à Cébazat, n'ayant pas de sac avec moi, je vois dans les yeux de l'agent de sécurité la nostalgie de ne pas pouvoir me fouiller.

 

Dans le dictionnaire historique de Pierre Bayle (qui date de 1702), à l'article « Philetas » qui est un grammairien et poète au temps d'Alexandre le Grand, il écrit : « Il était si petit et si menu qu'il fut obligé de mettre du plomb à ses souliers, afin que le vent ne l'emportât pas. C'était le moyen d'encourir point le reproche qu'on fait si souvent aux Prédicateurs de Carême, lors qu'avec un teint frais et vermeil, ils gémissent de la corruption du monde, et déplorent le mépris qu'on a pour les lois de la mortification. »

 

Je suis une blonde aux cheveux noirs (Louise Brooks).

 

A la librairie de Romans sur Isère ce vendredi 29 novembre, ce monsieur qui me parle de sa grand-mère qui a 97 ans et qui lui a dit : « Je voudrais me coucher vivante et me réveiller morte. »

 

Pour Claude qui n'est plus là depuis le 10 novembre,

cette épitaphe de Khalil Gibran :

Je suis vivant comme vous et je suis maintenant à vos côtés. Fermez les yeux, regardez autour de vous, vous me verrez.

 

Et pour finir ce mois un peu froid et funèbre, ce petit quatrain de mon ami Ausone de Chancel :

 

On entre, on crie

Et c'est la vie !

On baille, on sort

Et c'est la mort !

 

Jean Lenturlu

 

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4 novembre 2019 1 04 /11 /novembre /2019 17:28

Cette citation de Jean-Paul Dubois qui vient d'obtenir le Goncourt 2019 :

Un romancier n’a jamais été pour moi autre chose que le résultat d’un croisement hybride entre un grammairien et un concessionnaire Toyota. Je me comprends.

 

Souffrant atrocement de la solitude, il fit passer une annonce dans le journal pour réaliser un suicide collectif.

 

Le désert du réel.

 

Hier, elle m'a fait un sourire d'outre-tombe.

 

Au festival Art'Tanik à Villié-Morgon, S. qui arrive un peu en vrac au petit déjeuner avec son petit partenaire cubique à la main et qui déclare en le regardant : Je n'aurai pas dû dormir avec mon cubi.

 

Dans le journal des Goncourt (18 avril 1857) ceci qui me fait penser à Claude qui agonise à l'hôpital : « C'est étrange comme, à mesure qu'on vieillit, le soleil vous devient cher et nécessaire, et l'on meurt en faisant ouvrir la fenêtre, pour qu'il vous ferme les yeux. »

 

Quand je lui ai dit « je t'aime » en partant de l'hôpital, elle m'a répondu « Je t'aime à la folie, comme une fourmi à l'agonie ».

 

Dans « Les valeurs de l'éducation » d'Olivier Reboul je trouve ceci :

« L'initiation me semble guère laisser de traces dans notre monde moderne, technique et individualiste. Et pourtant si. Simplement, elle est devenue individuelle : une auto-initiation, sans contrôle extérieur mais aussi sans repères sociaux, ce qui la rend plus difficile et plus angoissante. En fait, tout homme, toute femme, a à s'initier plusieurs fois dans sa vie, doit un jour apprendre à aimer, à être parent, à être âgé, à se préparer à mourir...

Autant de « passages », parfois brutaux, toujours plus qu'on ne l'aurait voulu, et dont il faut découvrir soi-même les « rites », ce qui demande une bonne dose de lucidité, de courage et d'humour. Qu'est-ce qu'on apprend alors ? A se laisser transformer, à accepter l'être neuf que de toute façon nous serions devenus. C'est là sans doute ce qu'on nomme « apprendre à être ».

 

Quel mal avons-nous à admettre que les gens que nous aimons soient heureux sans nous ?

Jacques Brenner (Journal Pâques 1941)

 

J'aimerais un jour écrire un livre laid uniquement pour mettre ceci en exergue :

« Au déclin de la beauté ».

 

Ecrire une phrase gaie pour contenter les croyants du positif...

 

Et pour finir ce mois d'octobre cette phrase de mon ami Art Spiegelman :

« Le désastre est ma muse ».

Jean Lenturlu

 

 

 

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1 octobre 2019 2 01 /10 /octobre /2019 08:10

J'aime dans les journaux intimes ce genre de notes comme celle de Jacques Brenner datée du mercredi 10 décembre 1941 : « Je me vois tellement laid dans une glace au Printemps, que je rentre en vitesse m'assurer dans la mienne qu'elle exagérait. »

 

 

Petit dialogue entre un journaliste (K) et mon ami Buk (B) qui vous servira peut-être un jour :

K : « Ecoutez, si le monde devait disparaître dans un quart d'heure, que feriez-vous, que diriez-vous à la population ? »

B : « Je leur dirais rien. »

K : Bon, allez mec, vous n'êtes pas très coopératif ! Alors... Si le monde devait disparaître dans un quart d'heure, je veux savoir ce que vous feriez ! »

B : Je ne bougerai pas de place, exactement comme je suis en train de le faire maintenant. »

K : « Mais que diriez-vous à la population mec, la POPULATION ! »

B : « N'oubliez pas de changer de tramway au prochain arrêt. »

Charles Bukowski « Correspondance 1958-1994 » (lettre du 26 mars 1963)

 

Mettre sur ma tombe (tiré d'une citation d'Alain Damasio dans « La Horde du Contrevent ») :

« Il était un homme du pur présent et de l'extrême oubli. »

 

J'aime les humiliations naturelles.

 

« Plusieurs femmes viennent à vous, vêtues de soie, comme des mouches vertes. »

(Fin du texte poétique « Le compliment à l'industriel » de Francis Ponge.)

 

Encore Flora Tristan, mon héroïne actuelle, qui écrit dans son livre posthume « Le testament de la Paria » : « Est-ce que l'intelligence suprême a pu lancer le soleil dans l'espace et ordonner la marche merveilleuse des sphères pour que des êtres à gros ventre et à figure sans génie brocantent entre eux les produits de la terre, y compris les hommes afin de parvenir à manger seuls, à avoir seuls des maisons et des vêtements, à jouir seuls enfin, non pas de la pensée, mais du pouvoir d'étouffer la pensée ! »

 

Dans le journal des Goncourt cette phrase écrite fin février 1854 : « L'Humanité a tout trouvé à l'état sauvage : les animaux, les fruits , l'amour. »

 

Me retenir d'écrire.

(Cette petite phrase est déjà un échec.)

 

Et pour finir ce mois, cette pensée de mon ami Charles (Péguy) :

Le plus dur c'est de voir ce que l'on voit.

 

Jean Lenturlu

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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 18:43

« Une guerre intelligente » est le contraire d'un pléonasme.

 

A Biarritz, cet été, un jeune garçon avec l'accent des banlieues, s'écrie en passant devant le luxueux grand Palais Eugénie, devenu un Palace : « C'est un bar à 8 étoiles ! »

 

Lui : J'aimerais collectionner tes cris d'orgasme.

Elle : Les cris d'orgasme, ça ne se collectionne pas, c'est comme les papillons !

 

Louise qui me dit (parlant de sa naissance) : J'ai dû payer la cigogne.

 

J'oublie magnifiquement tout.

 

La monotonie n'existe pas. Elle n'est qu'un symptôme de la fatigue.

Alain Damasio « La horde du contrevent »

 

La profondeur insoupçonnée des jeux de mots.

 

La plus belle définition de l'acte d'écrire par Ernst Jünger :

Au milieu d'un cercle d'artisans illustres, je me présentais comme un graveur de syllabes.

 

Elle me tire du côté du bonheur malgré moi.

 

Pour moi, les enfants sont de petits adultes, ils savent d'où viennent les bébés mais le seul problème, c'est qu'ils ne savent pas d'où viennent les adultes. Tomi Ungerer « Entretien « A voix nue » le 12 janvier 2012 à France Culture

 

Dans son journal « Le tour de France » qui est étonnant de fraicheur et d'audace pour l'époque, Flora Tristan sillonne les villes de France pour prêcher l'Union ouvrière et à Bordeaux le 22 septembre 1843, elle écrit ceci :

« En vérité il faut croire que mes ouvrages ont une vertu surnaturelle puisqu'ils mettent en émoi même les libraires, les êtres les plus menteurs ! Ce matin, je vais chez M. Rémy, libraire et cabinet de lectures, Fossés de l'Intendance. Dés que je prononce mon nom, je vois ce brave libraire devenir tout pâle, absolument comme si Belzébuth lui apparaissait en personne ! - « Vous n'avez pas affiché mon livre, lui dis-je. » - « Oh non, Madame, et je ne l'afficherai pas ! » - « Et pourquoi donc cela ? » - « Parce que je ne veux pas qu'un semblable livre se vende chez moi ! » - « Vous l'avez lu, Monsieur ? » - « Oui, Madame, je l'ai parcouru et je trouve que ce n'est pas là le langage qu'on doit tenir aux ouvriers. » Il allait continuer, mais je l'interrompis : - « Vous n'avez aucune explication à me donner, Monsieur, j'ai pour moi-même une tolérance entière, c'est pourquoi je respecte toutes les opinions, telles opposées qu'elles puissent être à la mienne. » Le bonhomme qui m'a l'air d'un hypocrite fini, me regarda avec des yeux foudroyants. Moi je le saluai avec une extrême politesse. »

 

Pour finir ce mois, cette pensée de mon ami Jacques Brenner (tiré de son journal le 21 mai 1941) :

La vie est un jeu contre le hasard.

 

Jean Lenturlu

 

 

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 17:44

Ce mot sublime de Jean-Luc Godard qui vient de recevoir une tarte à la crème sur la figure : « c'est une revanche du cinéma muet sur le cinéma parlant. »

 

Je suis au bord du couple.

 

L'orage gronde et la chaleur canicule...

 

Après le deuxième verre, ils se regardèrent intensément dans les yeux, comme s'ils voulaient y voir une chose tapie au-delà des pupilles de l'autre, dans quelques lointains replis de leurs consciences. Comme si tout ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre se trouvait dans leurs yeux.

Leonardo Padura « Hérétiques »

 

Je suis un signaturiste.

 

Ce texte étrange et un peu insolent tiré des mémoires et journaux de Pierre de l'Etoile : Le 5 décembre 1560 mourut à Orléans (d'un mal d'oreille) le roy François II, ayant régné dix-sept mois, dis-sept jours, dix-sept heures, à l'âge de dix-sept ans. Comme le coup d'oeil de son père avait ouvert les yeux à beaucoup de gens, ainsi le coup d'oreille de cestui-cy fit baisser les oreilles à beaucoup, et les crestes aux plus grands, causant par toute la France un notable changement en l'estat et en religion.

(Note de ma part : Son père le Roi Henri II avait lors d'un tournoi reçut une lance dans l'oeil qui quelques jours après provoquait sa mort)

 

Cette pensée de Joseph de Maistre : Ceux qui ne comprennent rien comprennent mieux que ceux qui comprennent mal.

 

La perfection de l'inexistence.

 

Les flots de touristes qui noient le voyageur.

 

En Chine, pendant les évènements de Tiananmen en 1989, le taux de criminalité a été faible, il y a même eu des petites affiches faites par des voleurs, déclarant qu'ils étaient en grève et qu'ils arrêtaient de voler en signe de soutien aux étudiants.

Documentaire « Tiananmen » de Ian MacMillan et Audrey Maurion (2019)

 

Le journal de Noël Herpe « Souvenirs/écran. Voyages en France 2017-2018 » où il écrit ceci : « Cette France où je m'enfonce est celle où tout a déjà eu lieu. »

 

Et pour finir ce mois chaleureux cette pensée de mon ami Albert Camus :

Ce que j'ai longtemps cherché apparaît enfin. Mourir devient un consentement.

 

Jean Lenturlu

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 13:11

Je pense que j'ai fait des choix justes. Bien sûr que les conséquences sont importantes pour moi mais c'est de toute façon comme ça si vous vivez en Chine. Vous devez payer un prix. Si vous ne choisissez pas mon genre de vie, une vie que la plupart des gens considèrent comme trop dure et trop risquée, alors vous ne paierez pas le prix que je paie ; mais si on y réfléchit, vous devrez payer un prix, un certain prix. Par exemple, vous serez obligé de mentir, vous devrez suivre l'idéologie dominante pour obtenir et conserver un bon revenu, un bon travail. Impossible alors de se préoccuper des morts du 4 juin, impossible d'exprimer la moindre critique envers le gouvernement. En fait, impossible d'exprimer la moindre opinion authentique et tout cela pour une vie matérielle confortable, alors moi, je préfère payer ce prix élevé du danger plutôt que de devenir quelqu'un qui vit dans le mensonge, plutôt que de devenir quelqu'un qui renie sa propre conscience.

Liu Xiaobo extrait du film de Pierre Haski « Liu Xiaobo – l'homme qui a défié Pékin »

 

Ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'on ne peut pas avoir des idées de riche.

 

Il se passe de jolis petits drames autour de nous. C'est effrayant de penser aux choses qu'on ne sait pas, aux bêtes venimeuses qui se cachent et dont le voisinage est immédiat.

Léon Bloy (Journal Le mendiant ingrat – 31 août 1892)

 

Je rêve souvent que j'écris des aphorismes.

 

Cette pensée de John Cage (pour les musiciens mais pas que) :

Quand un bruit vous ennuie, écoutez-le.

 

Si le clown est triste, c'est tout simplement qu'il est mal payé.

W.C. Fields

 

Le luxe dans cette époque idiote : avoir le temps de s'ennuyer.

 

La fête foraine : une fête primitive où l'on gagne parfois des gadgets.

 

En un instant, l'air semble s'être figé à nouveau ; le couple de faisans des neiges gris-blanc, grêlés aux pattes rouges, pleins de vie, semble n'avoir jamais existé, telle une hallucination. Il n'y a que l'immense forêt immobile et sans fin, mon existence m'apparaît tellement éphémère qu'elle n'a plus de sens.

Gao Xingjian « La montagne de l'âme »

 

Et pour finir ce mois, cette réflexion de mon ami chinois-chinois Charles B. :

Je ne passe jamais devant un fétiche en bois, un Boudha doré, une idole mexicaine sans me dire : C'est peut-être le vrai Dieu.

 

Jean Lenturlu

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7 mai 2019 2 07 /05 /mai /2019 20:12

Je suis un explorateur de livres.

 

Et l'on vient trop tôt dans un monde trop vieux.

 

Dans son journal (1er juillet 1940) Jacques Brenner écrit : « Il y a deux sortes de gens que je n'aime pas : ceux qui envoient des gifles et ceux qui les reçoivent. »

 

La lecture : être à la lisière des morts.

 

Pour tous les nationalistes, cette phrase de Montesquieu : Je suis nécessairement homme, je ne suis français que par hasard.

 

L'amour est injuste ; il ne tient pas compte des mérites.

 

Elle croit que les morts ont une âme.

 

Ne jamais faire d'effort, ou le moins possible, ne m'a jamais empêché d'arriver là où je suis. Où ? Je n'en sais rien, mais j'y suis bien.

Jean-Pierre Marielle

 

Quand j'entends le mot sécurité, je dégaine ma liberté.

 

J'ai souvent refusé d'être aimé.

 

Et il remit lentement ses lunettes pour contempler son existence en ruines...

(le film « La peau douce » de François Truffault)

 

La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.

Albert Camus « L'homme révolté »

 

Dans le beau livre « Le Corps, miroir du monde » qui est un voyage dans le musée imaginaire de Nicolas Bouvier, Jean Starobinski écrit : Tous les animaux laissent des empreintes. Les humains font davantage : ils dessinent des figures. Leurs proies animales, leurs dieux, leurs propres effigies, les Défunts redoutés, et les grandes Mères. De cette même industrie sont issus des corps dégagés de la pierre, sculptés dans le bois ou modelés dans de l'argile. Ce que nous avons retrouvé des peintures rupestres du paléolithique supérieur nous bouleverse. Les hypothèses sur leur fonction se sont donné libre cours. On y a vu - solution de facilité - un acte de naissance de ce que nous appelons l'art.

 

Pour finir ce mois, une pensée de mon ami Louis Scutenaire :

Je prends le monde tel que je suis.

 

Jean Lenturlu

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2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 10:19

Pour la journée des femmes, ce 8 mars, je trouve dans le journal de Jacques Lemarchand le mercredi 3 juin 1942 la phrase d'une de ses amantes, Genevièce K. qui dit : « Je suis fatiguée que tout le monde me prenne pour une femme. »

 

Pour gagner de quoi vivre, je ne dispose que des produits dérivés de ma peur.

Roland Topor (Jachère party)

 

Jean Starobinski, qui vient de mourir à 98 ans, avait confié aux archives littéraires de la Bibliothèque Nationale Suisse à Berne son fonds d'archives : 40 000 livres.

 

En exergue sur ma tombe – urne :

Et ma cendre sera plus chaude que leur vie.

Marina Tsvetaeva

 

Où trouve-t-on ailleurs des fêtes publiques annuelles, qui plus est religieuses, qui soient à brocarder continûment les institutions les plus chères, et, fait remarquable encore, à des plaisanteries et discours contre la guerre, au milieu d'une guerre importante et décisive, le tout étant une activité d'Etat, depuis le choix initial des pièces jusqu'au couronnement final du drame vainqueur ?

Moses I. Finley « Les Anciens Grecs »

 

Conscient d'être coincé entre sa naissance et sa mort, il notait sur tous les formulaires administratifs qui lui demandaient son statut juridique : NEANT.

 

Ecouté hier Geoffroy de Lagasnerie à la radio qui a dit : L'état est un inventeur de douleurs.

 

Je ne suis pas égal à moi-même.

 

Quand elle se baissa, son string remonta sous son pantalon et apparut au centre de ses reins un petit cœur qui m'invitait à l'aimer encore.

 

Dans le tome 5 du journal de Jacques Brenner (le Saint Simon du monde littéraire français des années 1950 à 1993) je trouve ceci : La femme de Christian Beck (poète belge ami d'Alfred Jarry) écrit au lendemain de la mort de son mari : Aujourd'hui moins qu'une chose, et demain une horreur répugnante. Où est ton âme, loin de ton corps désert ? Le vent fait grincer les ferrailles du cimetière. La pluie tombe gluante. La terre pèse sur toi. Pour te revoir vivant, il n'est chose que je ferais. Pour tirer du néant ton regard vert.

 

Se désinfecter à l'amour.

 

Ouvre les yeux et les jambes ! Dit-elle à sa fille Marie-Thérèse d'Autriche.

 

Et pour finir ce mois de mars, une pensée de mon ami Fernando P. :

Dieu est l'homme d'un autre Dieu plus grand.

 

Jean Lenturlu

 

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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 14:06

Il y a beaucoup d'écrivains qui sont morts et qui ne le savent pas.

 

Cette femme dans une librairie qui apprécie mon travail littéraire et qui me dit avec une conviction comique : « Continuez ! » et elle part sans m'acheter de livre.

 

Ce TSMM dédicacé à C.C. depuis plus de deux ans maintenant et qui attend, pitoyable, sa dédicataire, m'est insupportable à la vue. Il représente la souillure de son inimitié et sa désinvolture d'écrivaine riche. Un jour, je vais l'autodafer (le livre, pas C.C.).

 

Elle sentait la chair fraîche (lui avait de la bidoche) et ils étaient végétariens.

 

Allé à la médiathèque de Croix-Neyrat à Clermont-Ferrand, il y a quelques semaines. Au rayon poésie, il y avait toujours mon premier livre-disque « La forêt des hommes perdus » qui paraissait immaculé, ce qui n'est pas bon signe en bibliothèque. Il était tout beau malgré ses 12 ans d'âge. Il était peut-être déjà mort, attendant le désherbage fatal ? Je l'ai pris en photo au milieu des autres, comme quand je vais au cimetière voir la tombe de mon père.

 

La lettre d'injure est une sorte de genre littéraire qui a tenu une grande place dans notre siècle, et non sans raison. Je crois que personne ne peut douter que moi-même, sur ce point, j'ai appris beaucoup des surréalistes et, par dessus tout, d'Arthur Cravan. La difficulté dans la lettre d'injure ne peut pas être stylistique. La seule chose difficile, c'est d'avoir l'assurance que l'on est soi-même en droit de les écrire à l'occasion, pour certains correspondants précis. Elles ne doivent jamais être injustes. Guy Debord « Considérations sur l'assassinat de Gérard Lebovici »

 

Remettre à plus tard le plaisir de faire l'amour.

 

Quand il y a du vent, cette envie de m'envoler...

 

Je me refuse à toute forme d'explication.

 

Il y a bien sûr une subjectivité à l'oeuvre dans un film, celle de celui qui a pensé le film, mais ensuite il y a le hasard absolu, l'imprévu, et une machine qui transforme cet imprévu en définitif. Ca devient compliqué de continuer à parler d'un « auteur » qui saurait tout sur son film. Rossellini n'est pas l'auteur d'Ingrid Bergman, Hitchcock non plus, pas plus qu'elle n'est auteure d'elle-même. Le plus vraisemblable, c'est que la caméra soit l'auteure du film.

Mariano Llinas (pour la sortie de son méga-film « La flor » - entretien dans libération du 5 mars 2019)

 

Pour finir ce mois, à mes amis vignerons de vin naturel, cette anecdote trouvée dans le dictionnaire du Diable d'Ambrose Bierce sous l'entrée « Connaisseur » :

Un vieil amateur de vin avait été sérieusement blessé lors d'une collision ferroviaire, un peu de vin lui fut donné à boire pour le ranimer. « Pauillac 1873 », murmura-t-il dans son dernier soupir.

 

Jean Lenturlu

 

 

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5 février 2019 2 05 /02 /février /2019 16:56

La question qui revient tout le temps : Comment faire travailler les pauvres ?

 

Pierre-Francois  : Je n'ai pas de vanité, je n'ai que de l'orgueil, et je suis sûr de moi ; absolument sûr. Petit voleur par nécessité, assassin par vocation, ma route est toute tracée, mon chemin est tout droit, et je marcherai la tête haute. Jusqu'à ce qu'elle tombe dans le panier, naturellement ! D'ailleurs, mon père me l'a si souvent dit :  Pierre-François, vous finirez sur l'échafaud. 

Garance : Vous avez raison, Pierre-François, faut toujours écouter ses parents.

Jacques Prévert « Les enfants du Paradis » film réalisé par Marcel Carné

(dialogue entre Pierre-François Lacenaire et Garance)

 

De toutes les aberrations sexuelles, la plus singulière est peut-être encore la chasteté.

Rémy de Gourmont (Physique de l'amour)

 

L'écriture ouvre les caveaux et les cieux derrière lesquels se cachent les anges prophétiques.
Sylvia Plath « Journal » (Mercredi 17 juillet 1957)

 

« Sortons faire l'histoire », m'a dit Emma. « L'histoire ? » Comment fait-on l'histoire ? » « Regarde-moi faire, a-t-elle répondu. Je fais l'histoire tous les jours en étant moi-même, en allant là où je vais, en descendant dans la rue, tout simplement. En m'arrêtant, en parlant, en faisant les courses. Oui, en entrant dans une épicerie pour acheter des conserves. Quand ils me voient, les gens laissent tomber leurs courses, les voitures se rentrent dedans, les épiciers s'arrêtent de vendre, les policiers deviennent nerveux et les Noirs s'éclipsent, par crainte d'une émeute. Alors, je sais que je fais l'histoire. Ce serait dangereux pour un garçon, mais je m'en tire bien. Je ne fais qu'obéir à la loi – la nouvelle loi dans cette ville. Je lui obéis. »

Leonard Freed « Black in White America » (Loi contre la discrimination raciale dans les lieux publics aux Etats Unis)

 

Je suis très déçu par mon salaire de Janvier : 952 €. Je ne vais plus adresser la parole à mon patron.

 

Dans le film de Guy Debord « In girum imus nocte et consumimur igni », cette dernière phrase :

La sagesse ne viendra jamais.

 

Dans l'édition du journal Libération du mercredi 12 janvier 2019 ce témoignage :

« Les gilets jaunes entonnent un des chants emprunté au répertoire des supporters de foot : « Emmanuel Macron oh tête de con, on va te chercher chez toi ! » L'un d'eux ajoute : « Le problème, c'est qu'on sait pas où il habite. Le type, il est jamais là. A mon avis, il se planque dans la piscine avec Benalla. »

 

Dans son journal, Yaël Pachet écrit ceci qui me trouble : «  La relation avec un parent, au-delà d'un certain âge, est forcément archéologique, elle nous fait être, maintenant, au passé. La mort de nos parents nous libère de leurs vieillesses, elle nous rend d'une manière malheureuse nos paradis d'enfants perdus, on a parfois hâte d'être mort pour avoir le temps de repenser à tout ça. »

 

Et pour finir ce mois de janvier, cette pensée de mon ami Henry David Thoreau :

La vie est trop courte pour qu'on soit pressé.

Jean Lenturlu

 

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